Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
le cerro Jigante : je crois cependant utile d'insister sur sa présence en ce point, car non seulement il pourra peut-être plus tard acquérir une très grande utilité pratique au point de vue de l'exécution des divers ouvrages d'art ou constructions que nécessitera le canal, mais encore il peut, au point de vue théorique, ainsi que nous le verrons plus loin, fournir de sérieuses données pour fixer l'âge du soulèvement de l'isthme. Garella, dans son Mémoire, en parle en ces termes « Au-dessous de Vamos-Vamos, entre ce point et l'ester° Juan-Gallegua, sur la rive droite, on rencontre des roches blanches de grès calcaire et de calcaire grenu, traversé par des veines calcaires cristallines, en bancs de plus de i mètre d'épaisseur, dirigées du sud-est au nordouest, plongeant d'environ 200 vers le sud-ouest. A ces couches calcaires sont associées des couches d'un grès fin grisâtre, dans lequel on trouve disséminées çà et là quelques particules de calcaire cristallin : l'une et l'autre de ces roches, surtout la première, me paraissent très bien pouvoir être employées comme pierres de taille. cc Quant à leur âge géologique, la faible étendue sur laquelle elles sont visibles, l'impossibilité de reconnaître leur relation directe avec les autres terrains, en rendent la détermination exacte assez difficile ; cependant leur caractère minéralogique, leur association et leur position intermédiaire entre les roches tertiaires du Chagres et les roches plus anciennes des montagnes centrales me C( porte à les placer vers le milieu de l'étage secondaire. » Nous reviendrons plus loin sur cette question d'âge, nous bornant pour le moment à dire que nous n'avons pu pour notre compte, à cause de la végétation qui recouvrait le terrain, observer ni ces alternances de grés et de calcaires, ni l'orientation et .l'inclinaison des couches dont parle Garella. Cette formation caractéristique cède bientôt la place à ((
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DE L'ISTHME DE PANAMA.
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de nouvelles apparitions de sables, d'abord, puis de graviers agglutinés à ciment calcaire, contenant, comme ceux de Vamos-Vamos ou de Gatun, tous les éléments des roches génératrices de l'isthme, classés en quelque sorte par ordre de grosseur, et dont on retrouve les différents termes au fur et à mesure qu'on s'avance vers le centre. Ces graviers font même place, un peu avant la station de Buhio-Soldado,
à de véritables conglomérats à gros éléments, dans lesquels se distinguent très nettement les deux types fondamentaux opposés des roches cristallines qui se rencontrent dans le pays. Le premier, d'un gris tirant. sur le jaune, probablement par suite d'une décomposition postérieure, est formé d'une pâte amorphe avec microlites d'oligoclase, et contient en outre un peu de quartz, des cristaux d'orthose présentant la mâcle dite de Carlsbad, qui laissent voir très nettement au microscope des zones d'accroissement remarquables,
d'autres grands cristaux de hornblende en assez grande quantité, enfin un peu de labrador, de pyroxène et de fer oxydulé.
Le second, plus lourd, de couleur vert foncé, en diffère essentiellement par sa pâte cristalline à microlithes de labrador et par ses éléments plus grossiers. Il contient d'ailleurs beaucoup plus de pyroxène, moins d'orthose et pas d' amphibole. Il est impossible de reconnaître le passage de l'une à l'autre
de ces diverses variétés de conglomérats, que l'on retrouve
successivement dans presque toutes les tranchées de la ligne jusqu'à Buena-Yista. Les échantillons que j'ai pu y recueillir ne diffèrent pas sensiblement des précédents; ils
paraissent cependant appartenir surtout à la série claire amphibolique, bien qu'ils renferment fréquemment un peu de mica noir ; on peut y noter quelquefois des noyaux d'opale ou de calcédoine. Toutefois, la série de ces divers conglomérats est coupée, TOME XVIII, 1880.