Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
DE L'ISTHME DE PANAMA.
le transport d'une grande machine à vapeur à la mine
Enfin les pierres que j'ai recueillies et examinées dans le lit du Saldanillo appartiennent toutes aux type S connus que je viens de décrire des trachydoléri tes vertes cristallines et des brèches verdâtres ou violacées qui leur suc-
d'or du rio Saldanillo, faire quelques observations en dehors de la ligne du chemin de fer, et recouper ainsi la ligne future du canal, qui d'ailleurs ne suivra pas exactement dans cette section le tracé du congrès, mais se rapprochera un peu de la voie ferrée, afin de se tenir le plus possible dans le thalweg de la vallée. Lorsque, partant de la station d'Emperador, on se dirige vers la mine en suivant cette route pour laquelle on a été amené à pratiquer d'assez nombreuses tranchées, on rencontre d'abord, sur une assez grande longueur, des argiles, des brèches décomposées, des conglomérats doléritiques
passés à l'état terreux, etc., jusqu'à ce que, au bout de trois quarts d'heure de marche environ, on arrive à retrouver les brèches verdâtres ou violacées que l'on a déjà' vues plus bas dans la vallée de l'Obispo, et qui se présentent ici sous un aspect peu différent des précédentes. L'un des échantillons que j'ai pu recueillir se distingue cependant par sa structure nettement amygdaloïde ou vacuolaire : les amandes, tantôt vides, tantôt remplies d'une matière blanche, sont généralement allongées et comme alignées ; on y constate au microscope la présence de la calcédoine en quantité très glande, qui y forme comme un lacis enveloppant des fragments de couleur brune très foncée , au milieu de laquelle s'aperçoivent de minuscules cristaux filiformes d'oligoclase avec de petits grains de fer oxydulé. Ces noyaux sont d'ailleurs souvent fissurés et traversés eux-mêmes par des veinules de calcédoine dans lesquelles sont disséminés quelques cristaux de pyroxène.
Mais d'autres échantillons se rapprochent davantage de
la brèche de l'Obispo, qui me paraît, avec ses diverses variétés, devoir former, sur une longueur de plusieurs kilomètres, la masse principale des déblais à enlever dans l'exécution du canal.
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cèdent.
De la station d'Emperador au col de la Culebra, c'està-dire sur une longueur d'environ 4 kilomètres, la voie est posée sur le sol ou se trouve en remblai sans qu'une seule tranchée fasse connaître la nature des roches en place. On aperçoit bien çà et là quelques argiles rouges ou brunes, parfois assez coulantes, qui sont recouvertes par de la terre végétale, mais elles n'ont probablement qu'une importance secondaire, et il ne faudrait pas fouiller très profondément pour aller par- dessous retrouver les roches
volcaniques dures qui constituent le massif central de l'isthme, et dont le Dr Wagner signale la présence dans les sommets des environs. Mais dès qu'on commence à redescendre du. col de la Culebra vers Panama, sur le versant de l'océan Pacifique, on rencontre bientôt à gauche, à 5oo mètres. environ du point culminant, un monticule où la roche apparaît à nu, et auquel sa position exceptionnelle sur le tracé du canal et en plein massif au sommet de la Cordillère a dû d'être choisi pour l'emplacement du premier coup de mine par lequel M. F. de Lesseps a voulu donner en quelque- sorte le signal de la prise de possession du sol et affirmer solennellement sa confiance dans le succès futur de ,son entreprise.
L'opération a été faite le io janvier, à neuf heures du matin, à l'aide des appareils électriques de l'aviso français le hussard, dont les officiers avaient bien voulu prêter leur obligeant concours, et en -présence de M. F. de Lesseps, de monseigneur l'évêque de Panama, du Dr Antonio Ferro, délégué du gouvernement central de Colombie auprès de TOME XVIII, 1880.
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