Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
DE L'ISTHME DE PANAMA.
de Rio Grande, mais encore les diverses collines que l'on rencontre entre Rio Grande et Panama, où ils alternent avec des sortes d'argiles rougeâtres plus ou moins maigres qui ne paraissent guère en être qu'une modification. Ces tufs ont une grande analogie avec ceux que l'on a déjà étudiés de l'autre côté de la chaîne, sur le versant de l'Atlantique. J'en signalerai cependant un, situé à 5 kilomètres environ de Panama, qui est assez remarquable. Il est, en effet, d'un grain extrêmement fin, beaucoup plus compact que les autres; sa cassure est légèrement conchoïdale, et on y découvre au microscope des cristaux de quartz et de feldspath brisés, nageant dans une pâte tout à fait amorphe au sein de laquelle on aperçoit des traînées
assises puissantes, à laquelle on peut, à la rigueur, à cause
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de son aspect physique, donner avec Garella le nom de grès, mais qui est certainement un tuf trachytique dans lequel le microscope recèle, au sein d'une matière argileuse, la présence d'une foule de nodules remplis par une matière décomposée à éclat gras; l'effervescence sous l'ac-
tion des acides y dénote une assez grande abondance de calcaire.
Si l'on cherche à suivre cette formation sur le rivage même de la mer, en se dirigeant vers, l'embouchure du rio Grande, on la voit changer de nature : du rouge vio-
de minuscules petits grains de calcédoine, alignées en
lacé elle. passe au gris ; la pâte devient plus fine, la dureté plus grande; la roche ne contient plus ou presque plus de calcaire, et les couches alternent fréquemment avec des
lignes flexueuses rappelant celles de l'obsidienne.
strates assez peu épaisses d'une argile vineuse dont la
D'une façon générale, les roches sont beaucoup plus
composition élémentaire doit beaucoup se rapprocher de
rares et beaucoup moins dures dans cette section que dans la précédente, et les alluvions des rivières y prennent une importance beaucoup plus grande; la voie ferrée y circule
la précédente, mais dont la dureté est beaucoup moins
d'ailleurs en remblai sur une notable partie du parcours, particulièrement à la traversée du Caïmitillo, du Cardenas, du Corosal et du rio Puente. Les observations y sont donc naturellement plus rares mais, malgré cela, on peut dire d'une façon générale que, depuis Pedro-Miguel jusqu'à Panama., on ne rencontre que
des tufs trachytiques et des argiles à divers degrés de finesse, de dureté et de décomposition.
Nous terminerons enfin l'examen que nous venons de faire par celui de la partie du rivage du Pacifique qui s'étend entre Panama et l'embouchure du rio Grande, dont l'importance pour le canal, au point de vue de son débouché sud, peut être très grande.
A Panama même, sur le bord de la mer, on trouve, principalement à marée basse, une roche rougeâtre, en
grande et qui s'effrite en poussière sous l'action des agents atmosphériques. Ces couches renferment çà et là des rognons d'une sub-
stance noire, dure, faisant feu au briquet, à pâte oligoclasique criblée de cellules calcaires, et renfermant des fragments de coquilles bivalves microscopiques; j'y ai même rencontré une coquille dont la dimension atteint 5 millimètres environ et dont la forme se rapproche de celle d'un fuseau. J'ai voulu relever quelques directions dans ces strates de tufs; mais je les ai trouvées si variables et les couches sont tellement tourmentées, que je crois inutile de les donner ici. En poursuivant sa route, on voit ces tufs céder la place,
au pied du Gavilancito, à un trachyte grisâtre, qui se retrouve dans -unit le petit massif du cerro Ancon : l'oeil n'y
distingue qu'une masse grisâtre avec quelques petits cristaux indéterminables; mais, au microscope, on voit que sa