Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)

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EXPLOITATION TECHNIQUE DES CHEMINS DE FER.

sur le réseau de la Méditerranée. Il rend également impossible, si les mécaniciens obéissent aux signaux, toute rencontre de trains sur ces points dangereux. Dans une question aussi grave, l'Administration supé« rieure, avant d'adresser une communication aux Compagines, désire connaître l'avis du Comité de l'exploitation technique sur le mérite des divers appareils employés aux bifurcations. Le président du Comité est prié de nommer une sous« commission qui sera chargée d'étudier les différents systèmes et de rendre compte des résultats obtenus. Après avoir pris connaissance du rapport de la souscommission et en avoir délibéré, le Comité voudra bien donner son avis sur les deux questions suivantes 10 Convient-il de signaler aux Compagnies l'opportu-

nité d'uniformiser les systèmes de signaux destinés à ii protéger les bifurcations? 2° Dans le cas de l'affirmative, que lest le système qu'il y a lieu de recommander aux Compagnies comme garan« tissant le mieux la sécurité publique? » La sous-commission qui a été nommée (*), conformément à la demande de l'Administration supérieure, m'a fait l'honneur de me charger de rendre compte au comité du résultat de ses études, et de lui soumettre ses conclusions.

On désigne généralement sous le nom « d'interlocking system, » les combinaisons mécaniques ayant pour objet de solidariser par des enclanchements les leviers de manuvre

d'un groupe d'aiguilles et de signaux, de telle sorte qu'il soit matériellement impossible de manoeuvrer ces aiguilles et ces signaux dans des conditions autres que celles où la (*) Cette sous-commission était composée MM. LUUYT, ingénieur

en chef des mines, président; MARIÉ, ingénieur en chef du matériel et de la traction à la compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée; FIEURTEAU, ingénieur des mines, rapporteur.

SYSTÈMES DE SIGNAUX. - APPAREILS D'ENCLANCHEMENT. 61

sécurité se trouve assurée. Tout en acceptant cette appel-

lation, empruntée à la langue du pays où les systèmes d'enclanchement ont reçu dans les dernières années les perfectionnements les plus importants et les applications les plus étendues, il n'est pas inutile de rappeler, dès le début de cette étude, que c'est en France que ces systèmes ont pris naissance. Il y a vingt-cinq ans que la compagnie des chemins de fer de l'Ouest a fait les premières applications de l'ingénieux appareil imaginé par M. Viguier, et

qui permet, ainsi que nous le démontrerons, de réaliser toutes les combinaisons d'enclanchements imaginables entre les leviers de mancevre des mâts de signaux et des aiguilles. Le principe de cet appareil consiste à relier les leviers qu'on veut enclancher à deux séries de tringles mé-

talliques qui se déplacent longitudinalement dans deux directions perpendiculaires, les unes percées de trous, les autres faisant office de verrous lorsque, pour certaines positions relatives des deux leviers, elles viennent s'engager dans les vides des premières. La compagnie de l'Ouest applique aujourd'hui l'appareil

Vignier en un grand nombre de points de son réseau, et notamment à toutes ses bifurcations. Les compagnies du Nord, du Midi et de Paris-Lyon-Méditerranée en ont également fait de nombreuses et utiles applications. MM. Saxby et Fariner ont repris plus tard la même idée; mais ils l'ont très heureusement complétée en imaginant un système de transmission par tiges rigides qui permet de manoeuvrer les aiguilles à grande distance. Ils ont pu ainsi concentrer dans un petit espace tous les leviers d'aiguilles et de mâts de signaux d'un groupe de voies assez étendu, et les réunir dans un même poste sous la main d'un seul aiguilleur. Il est alors facile d'enclancher ces leviers deux à deux, soit avec l'appareil Vignier, soit au moyen de toute autre combinaison mécanique possédant les mêmes propriétés, de façon à assurer mécaniquement