Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)

EXPLOITATION TECHNIQUE DES CHEMINS DE FER.

SYSTÈMES DE SIGNAUX. - APPAREILS D'ENCLANCEMENT. 81

prêter aux applications les plus variées, et qui sont maintenant reproduites dans toutes les installations de ce genre; nous devons en indiquer sommairement les traits principaux. Le but de ces dispositions devant être de réunir dans un même poste d'aiguilleur et sur une même table d'enclanchemeat les leviers de manoeuvre de tout un groupe de signaux et d'aiguilles, la première condition à remplir était de manoeuvrer les aiguilles à grande distance. Ce problème a été résolu en transmettant les mouvements des leviers aux aiguilles au moyen de tiges rigides en fer creux, réunies entre elles par des leviers coudés; pour compenser l'action de la dilatation, les longues tiges sont divisées en parties égales, dont lés extrémités sont reliées deux à deux par l'intermédiaire d'un balancier mobile autour d'un axe

de celles qui doivent être prises en pointe, et de les caler

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perpendiculaire à la direction des tiges. On peut ainsi, dans des conditions ordinaires, manoeuvrer une aiguille avec régularité à une distance de 50o mètres, sans que la

manoeuvre du levier exige un trop grand effort. En améliorant les conditions d'installation, et en augmentant la stabilité des points d'appui, on peut facilement dépasser cette limite de 5oo mètres. C'est ainsi qu'a la gare de Caen nous avons pu constater qu'une aiguille est manoeuvrée à la distance de Lioo mètres dans des conditions de régularité parfaite.

Les aiguilles manuvrées, comme nous venons de le dire, à grande distance, sont hors de la portée de la vue,

et elles échappent à la surveillance de l'aiguilleur. 11 peut se faire, soit qu'à l'insu de l'aiguilleur l'aiguille n'obéisse pas à la manuvre par suite d'une rupture des tiges de transmission, soit qu'elle reste entre-bâillée par suite d'un défaut d'ajustement ou de la présence d'une pierre formant obstacle entre la lame de l'aiguille et le rail. Il était donc nécessaire de donner à l'aiguilleur un moyen de contrôler le bon fonctionnement des aiguilles, d'assurer la position

fermement dans cette position pendant le passage des trains. A cet effet, MM. Saxby et Fariner ont introduit l'usage d'un nouvel appareil de sûreté nommé verrou. Ce verrou est disposé dans l'axe de la voie; il est manoeuvré au moyen d'un levier placé dans le poste de l'aiguilleur,

et qui lui transmet un mouvement alternatif dans Une direction parallèle aux rails ; la tringle de connexion des aiguilles est percée de deux trous qui se trouvent en face du verrou lorsque l'aiguille est à fond de course clans l'une ou dans l'autre de ses positions. On ne peut donc fermer le verrou que lorsque l'aiguille est bien à fond de course, et

elle se trouve alors verrouillée et solidement maintenue dans cette position.

Pour compléter ces dispositions, en faisant en sorte que l'aiguilleur ne puisse pas modifier la position d'une aiguille prise en pointe pendant le passage d'un train, MM. Saxby et Fariner ont imaginé de placer en avant de l'aiguille une pédale reliée au levier du verrou. Cette pédale, disposée à

!intérieur de la voie le long du rail, est mobile autour d'une charnière horizontale perpendiculaire au rail. Dans chacune de ses deux positions extrêmes, la pédale est au niveau du boudin des roues ; mais, lorsqu'elle est à mi course, elle dépasse de quelques centimètres la partie supérieure du rail. On comprend que, dans ces conditions, le poids des wagons empêche de mouvoir la pédale, et par conséquent de retirer le verrou qui fixe la position de l'aiguille, tant que celle-ci n'est pas complètement dégagée. Le levier de manuvre du verrou est d'ailleurs enclanché avec ceux des mâts de signaux correspondants, de telle manière qu'il soit impossible d'ouvrir le mât qui doit autoriser le passage d'un train sur une aiguille prise en pointe, avant que cette aiguille ne soit convenablement verrouillée. Il est également enclanché avec le levier de l'aiguille ellemême, de telle sorte que cette aiguille, lorsqu'elle est prise TOME XVIII, 1880,-

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