Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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MINES D'ANTHRACITE DE LA MURE.
MINES D'ANTHRACITE DE LA MURE.
peu résistant. D'autres fois, aussi, les couches sont renflées sur certains points. Par suite de ces contournements, l'anthracite se trouve souvent brisé et pétri, il est dès lors très friable et forme ce que les ouvriers du bassin appellent la molle.
Les couches, à la suite des perturbations souterraines, éprouvent aussi des rejets qui ne sont jamais considérables et qui sont appelés escaliers par les mineurs.
Situation du bassin. - Le terrain à anthracite de la
Allure du gîte. - Le terrain à anthracite n'existe pas dans tout le bassin. Il n'a pu résister partout aux grandes érosions qui ont ravagé ces contrées. Sur les pentes abruptes,
il a été entièrement emporté, et les schistes talqueux sont dénudés. Sur quelques points, on rencontre des poudingues anthracifères enchevêtrés dans des roches talqueuses. Ailleurs, une partie seulement du terrain a été emportée,
et comme, à la suite de ces érosions, les couches d'anthracite ont été mises à découvert, ce sont les premiers
Mure ( ou du Drac ) comprend entre Grenoble et la Mure un rectangle de 16 kilomètres sur 8 kilomètres, dont le grand côté oriental, allongé du nord au sud, serait à peu près formé par la portion de la grande route de Grenoble à
terrains qui ont été concédés.
Gap (fig . 2, Pl. V) comprise entre Laffrey et La Mure, la base
le montre la coupe (fig. 5, Pl. V).
opposée par le torrent même du Drac, et les côtés étroits par deux droites menées perpendiculairement de l'est à l'ouest par la Mure et Laffrey. Cependant les roches anthracifères ne se montrent pas au jour dans toute l'étendue de ce rectangle de 128 kilomètres carrés. Elles ne sont visibles en réalité que sur 21 kilo-
mètres carrés, soit le j environ, tandis que 12 kilomètres carrés sont occupés par le terrain inférieur, et le reste par des formations plus modernes, sous lesquelles le terrain anthracifère s'enfouit visiblement. Le terrain de schiste talqueux est le terrain ancien ordinaire des Alpes, le terrain supérieur est formé de calcaires gris ou noirs, plus ou moins argileux ou schisteux ; c'est le
lias à la base, l'étage oxfordien dans les parties hautes. Quant au terrain à anthracite, il est en alternances variées de schistes et de grès plus ou moins charbonneux ou micacés, mais où les schistes dominent visiblement, sauf à la base, où l'on compte environ 15o mètres de grès durs, stériles. D'après la flore fossile, M. Grand' Eury a rangé ces couches d'anthracite de la Mure à la base du terrain houiller supérieur.
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Les nombreux travaux, exécutés jusqu'ici ont fait reconnaître que, lorsque le terrain à anthracite existe dans son entier, il renferme cinq couches d'anthracite, comme
La première de ces couches a o",8o de puissance, et quelquefois o",4o seulement; un massif stérile, formé de grès houiller, d'environ 5o mètres, l'a séparé de la Grande Couche. Cette première couche s'appelle couche supérieure ou couche Rolland.
La deuxième couche, appelée Grande Couche, et quelquefois la Rivoire ou la Grand'raye, a 12 mètres de puissance et donne de l'anthracite très pur, dont l'aspect est vitreux.
La troisième, qui est séparée de la Grande par un intervalle de 5o mètres, a o",90 de puissance ; elle s'appelle la couche Henriette.
La quatrième, qui est éloignée de 25 mètres de la troisième, a 2 mètres de puissance. Elle est formée de trois bancs, séparés par des lits de schistes noirs. On l'appelle couche des Trois-Bancs.
Enfin la cinquième, qui est à 15 mètres de distance de la quatrième, n'a que o",6o de puissance, et n'est exploitable que lorsqu'elle est très inclinée. On la désigne par le nom de Couche inférieure. Les galeries au rocher, normales à la direction moyenne