Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)

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MISSION TRANS-SAHARIENNE.

leah et In Salah : le calcaire crétacé serait remplacé par le grès dévonien, qui constituerait le plateau de Tademayt et le Djebel Tidikelt (djebel, chaîne de montagnes). J'ai été amené, par les observations indiquées sommairement plus haut, à admettre que les couches crétacées figurent au centre du Sahara algérien un grand bombement, dont l'axe est environ N. S. et plonge au sud. Au sud, entre El Goleah et Dayet Tarfa, sur environ 15o kilomètres, ce bombement apparaît à nu ; Dayet Bou Fakroun, à la clef de voûte, est une cassure entr'ouverte. Au nord, suivant l'El Loua, se trouve une cassure analogue, beaucoup plus grande, longue d'une centaine de kilomètres,mais dont le bord occidental n'apparaît pas ; peut-être y a-t-il faille. La crête du bombement n'est autre que le faîte de sépa-

ration déjà mentionné entre le bassin de l'Oued Rhir et le bassin de l'Oued Guir. Cette ligne de démarcation se continue vers le sud; l'escarpement d'El Goleah prolongé se relie par une courbe tournant sa convexité vers l'ouest, à Salah. Au pied, se trouvent les bas-fonds l'escarpement du Gourara, du Touat et du Tidikelt; au-dessus, le bassin supérieur de l'Oued Mya s'écoule vers le nord-est. A l'est du bombement, le crétacé plonge sous les atterrissements quaternaires de l'Oued Rhir, puis, réapparaissant ail delà des dunes du Souf, constitue les immenses hamada du sud de la Tunisie et de la Tripolitaine, jusqu'à la grande Syrte. Au sud de Ouargla, le crétacé ressort également à El Bijod, avec un plongeaient vers le nord. Les couches tour-

nent graduellement, de manière à dessiner, dans l'est du Sahara algérien, une grande cuvette, qui emboîte le bassin quaternaire de l'Oued Rhir, de Ouargla et de l'Oued Souf. A l'ouest du même bombement, le crétacé s'infléchit également sous les atterrissements, et se retrouve à la surface des hamada, au sud de l'Atlas marocain, entre l'Oued Namous et l'Oued Cuir.

Le crétacé repose directement sur le dévonien dans le

GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE.

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Sahara septentrional. Le contact affleure, à l'ouest, aux environs de Djôrf et Torba (près de l'Oued Guir) (*) ; il apparaît, au sud, entre Goleah et In Salah, à Tirnassinin, le long du bord méridional de la hamada El Homra, etc.

D'après mes relevés stratigraphiques, les couches cré-

tacées du Sahara algérien appartiennent à un système unique, et les coupes d'El Loua, du Mzab et d'El Goleah sont équivalentes. Les considérations paléontologiques confirment cette conclusion. Le crétacé du Sahara est généralement très pauvre en fossiles. Cependant j'ai été assez

heureux pour découvrir, à El Goleah et dans les régions voisines, des gisements abondants de fossiles, dont une partie déterminable et caractéristique, permettant de fixer nettement l'âge géologique du terrain.

Ils ont été soumis à MM. Bayle et Douvillé, ainsi qu'à MM. Cotteau et Péron. De ce premier examen ressort une correspondance intéressante entre la faune d'El Goleah et la faune des étages cénomanien et turonien du sud de Bou

Saada, de Batna, etc. L'escarpement et les gours d'El Goleah comprennent une corniche calcaire de 12 mètres et

un talus marneux de 6o mètres; dans les calcaires supérieurs, j'ai trouvé l'Ostrea flabellata, l'Ostrea africana, le RhabdQcidaris Pouyannei, la Janira oequicostata, le Strom bus Mermeti, etc. Le plateau qui couronne l'escarpement est en

calcaire dur et poli; j'y ai recueilli un Sphrulite et des Ammonites. Les gour Ouargla, à une journée au nord-est d'El Goleah, reposent sur ce plateau ; ils sont calcaires et ont

6o mètres; ils possèdent un niveau à Cyptiosoma, Sphcerulites syriacus, etc. A deux journées au sud-est d'El Goleah, à Mechgarden, le même plateau offre une découpure de 35 mètres, où les marnes dominent, et où j'ai trouvé l' Be(1 Plus à l'ouest, il est probable, d'après M. Pornel, que le crétacé reparaît et constitue le pays appelé Chebka, entre l'Oued Oral et l'Oued Noua, prés de l'Océan atlantique. TOME XVIII, 1880.