Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
d'ammoniaque dans les travaux de Sumène (1). M. Muflier a reconnu l'hydrogène sulfuré dans les lignites de Forcal-
quier (2). M. Percy a trouvé dans une houille de l'île de Kerguelen jusqu'à 13 p. ioo de soufre avec très peu de fer, ce qui indiquerait une combinaison à l'état de sulfocarbure plutôt qu'un sulfure ordinaire. M. Fouqué, dans sa mission à Anzin, a vainement recherché les composés sulfurés, les produits de la série du gaz oléfiant, l'oxyde de carbone et les vapeurs carburées facilement condensables. Des recherches minutieuses de cette nature peuvent présenter beaucoup d'intérêt, et de simples traces avoir une réelle importance. On voit, en effet, sur certains points spéciaux, les mineurs dire que le grisou est méchant, ce qui doit probablement tenir à quelques différences de composition non reconnues jusqu'ici. La décomposition des matières organiques et excrémenthielles laissées dans les remblais vient encore compliquer
la composition de l'air qui se dégage des vieux travaux. Elle y introduit des gaz ammoniacaux et des miasmes nuisibles. 1
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Les incendies souterrains fournissent égaiement, outre l'acide carbonique et l'oxyde de carbone, de l'acide sulfureux et les divers produits de la distillation de la houille et des bois de soutènement. M. Regnard a fait à Commentry une observation singulière qui mérite de fixer l'attention et pourrait devenir le point de départ de recherches intéressantes. Il a constaté, en l'absence des ouvriers, que la proportion d'oxygène diminue sur le parcours du courant, sans être accompagnée d'une production d'acide carbonique correspondante; la différence pouvant atteindre i p. ioo sur une longueur (1) Comptes rendus mensuels des réunions de la Société d'industrie minérale de Saint-Étienne, janvier 1879, page 6. (a) Ibidem.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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qui, du reste, n'a pas été spécifiée dans ces premiers aperçus. De même, une certaine quantité d'air enfermée dans une cavité creusée en plein charbon avait, au bout de vingt-quatre heures, perdu 2 p. ioo d'oxygène.
§ II. - PROPRIÉTÉS CHIMIQUES. Solubilité.
Le gaz des marais est ordinaire-
ment considéré comme insoluble dans l'eau, même alcaline. On a cependant appelé tout récemment l'attention
sur divers exemples de dissolution du grisou. Un fait remarquable à cet égard a été signalé par M. Chansselle, ingénieur principal des houillères de Saint-Étienne (1). Un fonçage exécuté en 1870 au puits Saint-Louis avait été abandonné, envahi par l'eau sur une hauteur de 17 mètres
et repris en 1877. La colonne d'aspiration des pompes d'épuisement venant à s'allonger progressivement, et par
suite abaissant de plus en plus la pression, on vit avec surprise le jet d'eau dégager du grisou qui éteignait une lampe Mueseler et prenait feu en donnant une grande flamme. Celle-ci accompagnait l'eau dans son mouvement
comme lorsqu'on agite un bol de punch. L'épuisement ayant été achevé, on a pu constater, d'après l'inspection des parois, que la partie supérieure de cette cavité n'avait pas été noyée et avait dû, par suite, rester remplie d'air et de grisou sous la pression effective de 17 mètres d'eau, c'est-à-dire à la pression réelle de qui avait pu faciliter la dissolution du gaz. M. Chansselle a estimé à 2 ou 5 centièmes environ du volume de l'eau celui du gaz dégagé, sans toutefois donner cette appréciation comme complète, puisque l'eau pouvait encore rester chargée de gaz. (I) Comptes rendus mensuels des réunions de la Société d'industrie minérale de Saint-Étienne, septembre 1877, page 6.