Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
mines (1). Le village de Fredonia, près de Buffalo, était, vers 185o, éclairé par une source de gaz provenant d'une
couche de houille (2). Georges Stephenson, de 1851 à 1855, a éclairé la surface de la mine de Wilmington avec le gaz d'un soufflard capté dans l'intérieur (5). On voit encore en Angleterre des exemples analogues. La pression des soufflards, plus facile à mesurer directement que celle du gaz emprisonné dans la houille, a été trouvée parfois égale à plusieurs atmosphères. On a ren-
contré dans une houillère de Saint-Étienne une faille remplie de grisou qui donnait lieu à des explosions analogues à celles de pétards. La rencontre fortuite des soufflards constitue un danger spécial à ajouter à ceux du régime normal du grisou. Ses conséquences dépendent, dans une certaine mesure, du mode de l'éclairage. Une invasion inattendue dans une mine ordinairement exempte de grisou et par suite éclairée avec des lampes à feu nu produira immédiatement une inflammationde nature tout au plus à brûler quelques hommes, après quoi le soufflard pourra se comporter comme un bec de gaz allumé, exposant seulement au danger d'incendie, auquel on aura ordinairement le temps de porter remède, Si, au contraire, le .chantier est muni de lampes de sûreté, le grisou pourra s'y répandre d'une manière fallacieuse et
le remplir sur une grande étendue. Alors la moindre imprudence risquera de provoquer une catastrophe générale (4). Il n'est pas nécessaire, je pense, d'ajouter que dans l'esprit de ses auteurs cette opinion est bien loin d'impliquer aucune infériorité de la lampe de sûreté sur les feux (1) JARS : Voyages métallurgiques.
(s) Journal de Silliman, tome X, page 599. (5) Reports on Accidents of mines, page 110. (Ii) Annales des mines, 5' série, tome XI, page s 8 . - GALLowAy: FAYE: Connexion between colliery explosions and weather. Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome LXXXII, p. 48o,
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Il serait peut-être même fâcheux, d'après une remarque de MM. Aguillon et Murgue, de lui attacher trop d'importance. En effet, le piqueur n'est que trop tenté de nus.
se négliger dans sa vigilance et de rejeter après coup l'accident sur le fait de quelque invasion subite que rien n'aurait pu faire prévoir quelques instants auparavant. Outre les cavités naturelles et celles que fournissent souvent des travaux très anciens et complètement oubliés, il y a lieu de tenir compte des vides produits par l'exploitation courante et qui peuvent constituer également des nids de grisou. Ils peuvent exercer en effet une influence de la plus grande importance. Mais elle se relie immédiatement à celle des variations barométriques, et nous traiterons les deux sujets ensemble.
Dégagement spontané du grisou hors du massif. On admet unanimement que la majeure partie du gaz renfermé dans le massif s'écoule dans les premiers moments qui suivent la mise à vif des surfaces; qu'au bout de quelques heures (1), au premier effet produit succède un régime moins abondant qui se prolonge en diminuant progressivement pendant un temps plus ou moins long, au bout duquel le dégagement d'une masse convenablement dénudée est absolument terminé. On a remarqué, par exemple, que certains traçages très grisouteux sont suivis de périodes de dépilage qui ne donnent plus de gaz (2). ftle. -
De même
on observe souvent au moulent de l'abatage
un allongement soutenu de la flamme des lampes qui duit Porter alors à beaucoup de prudence dans cette opération (5).
(i) M. Thomas indique le chiffre de trois heures comme produisant la plus grande partie du dégagement (Journal Chentical Society, tome XIII, page 796). SOULARY : .::Innciles des mines, 7' série, tome XI, page 250.
MARsAuT : pièces annexées aux procès-verbaux, page 59.