Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A rrtÉvErun
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
Parfois, la durée de la seconde période est très courte. M. de Marsilly a en effet constaté que certains charbons qui, exposés pendant douze heures sous une cloche, y dégageaient une atmosphère très inflammable, ne donnaient
exposés sur les haldes avant la carbonisation. Cet effet est très marqué par exemple à Commentry. M. Fayol à constaté (1) qu'en perdant son pouvoir d'agglomération le combustible fixait de l'oxygène avec dégagement de chaleur et une augmentation de poids qui pouvait atteindre 20 p. 100 quand le charbon est très divisé. La faculté d'agglomération disparaît entièrement au bout de
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plus rien à froid après plusieurs jours d'exposition à l'air (l). D'autres fois, elle est beaucoup plus longue, comme le
prouvent par exemple les dégagements de gaz explosibles qui se produisent dans les soutes des navires. Les industriels savent également très bien que certaines houilles perdent, par l'exposition à l'air, une partie de leur pouvoir calori. figue. M. Bishof a constaté, par exemple (2), qu'un tas de lignite de 2',5o de hauteur, laissé à l'air pendant cinq
ans, avait perdu 12,5 p. ioo de son pouvoir calorifique. De plus, sa composition s'était modifiée de la manière suivante Composition primitive
en haut. . Composition modifiée au milieu. en bas. . .
CARBONE.
HYDROGÈNE.
OXYGÈNE.
CENDRES.
58,94 52,65 55,61 55,85
5,70 4,76 4,96
22,60 24,75 24,08 23,95
12,76 17,82 15,23 15,18
Influence de la chaleur.
5,02
.
Lorsque tout dégage-
ment a cessé à froid, il peut encore, la plupart du temps, se continuer sous l'action de la chaleur. Une température de 100 degrés n'est même pas suffisante pour tout extraire, et on retire encore des matières volatiles à 200 et 5oo degrés (5). M. de Marsilly a vu cependant des combustibles perdre à froid en plusieurs mois tout leur gaz, et n'en plus donner ensuite, même à une température de 5oo degrés (4). L'altération ainsi subie est du reste assez profonde, car le principe gras qui sert à coller le coke se détruit en même temps. Les exploitants connaissent en effet l'importance qu'il y a à ne pas laisser trop longtemps certains charbons (i) DE MARSILLY : Annales des usines, 5' série, tome XII, p. 356
(2) Transactions of the North, etc., tome XXV, page (5) NI. THOMAS : Journal of lise Ghemical Society, t. XIII, p. 769,
(4) Annales des mines, 5' série, tome XII, page 357.
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deux jours dans l'air chauffé à s 5o°, et d'un seul jour, si la température est de 2 oo° ; mais il subsiste encore en partie après un séjour d'un mois dans l'eau d'une chaudière maintenue à
5o°.
M. de Marsilly a énoncé cette règle, au moins dans la mesure du cercle déjà très étendu qu'il avait embrassé dans ses expériences : que les houilles des mines à grisou "dégagent de l'hydrogène carboné par la chaleur, et que celles des gîtes non grisouteux n'en donnent pas, mais fournissent surtout de l'azote. Il y voyait même un moyen de présumer, à priori, au moins avec une grande probabilité, Si une veine nouvellement découverte présenterait ou non ce genre de dangers pour son exploitation (2) . %41. On peut également aider Influence du vide. la Sortie du gaz, non plus par la chaleur, mais par l'influence du vide. Il ne faut pas oublier, d'ailleurs, que,
dans ce cas comme pour le précédent, le total ainsi retiré n'a aucune relation nécessaire avec la partie qui se dégage
Spontanément à l'air libre. Les charbons étudiés par M. Thomas, à froid et dans le vide, ne lui ont donné ainsi que 2 à 5 centimètres cubes de gaz pour 1 oo grammes de combustible (5).
Au sujet de cette 'influence du vide, MM. Hall et Clark (I) FAyoL : Comptes rendus mensuels, as septembre 1878. Annales des mines, 5' série, tome XIE, page 556. Journal of the ehemical Society, tome XIII, pages 795 et 8,2.