Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES
A
PRÉVENIR
du pulvérin. L'effet est d'ailleurs nul dès que les dimensions des grains deviennent une fraction appréciable du millimètre. M. Pinchard., ingénieur du Grand-Treuil (1), en faisant réfléchir sur une planche inclinée le jet d'une boîte d'artillerie, a vu la flamme s'élever d'une manière assez grèle à 2 mètres environ ; tandis qu'en recouvrant le plancher de poussier de charbon, il obtenait une colonne volumineuse de flammes de 5 mètres de hauteur. MM. Clark
et Hall ont cherché expérimentalement (2) si les brûlures produites fréquemment par les coups débourrés sont dues uniquement à la poudre explosive et non à des poussiers
de mine. La détonation de 900 grammes de poudre ne s'est jamais communiquée à des matières inflammables placées à 5 mètres de distance. Elle a mis le feu à 4-,5o une fois sur cinq. Mais, en revanche, on a obtenu un coup violent en mettant de la poussière dans la galerie. Contrairement à opinion précédente, M. Verpilleux juge
que la présence d'une certaine quantité de grisou est indispensable pour produire l'inflammation. Il compare (5) le gaz à la capsule et le poussier de charbon à la poudre dans les explosions. M. Galloway partageait d'abord cette manière de voir (4). Il affirme d'ailleurs que la présence des poussières surexcite notablement la tendance explosive du grisou, circonstance particulièrement redoutable dans
les retours d'air (5). Il formule l'énoncé suivant : Un mélange d'un volume de grisou avec 6o parties d'air ne don(s) Bulletin de la Société de t'industrie minérale, 2csérie, tome IV, page 228.
Transactions of the North, etc., tome XXV, page 2A/ Annales des mines, 60 série, tome XII, page 561. (Ii) Bulletin de la Société d'encouragement, 50 série, tome V, page 46. - On the Influence of Goal clust in Colliery Explosions (Proceedings of the 'loyal Society, n°168, 1876).
(5) Bulletin de la Société d'encouragement, 3' série, tome V,
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
nant aucun signe appréciable de sa présence, une teneur encore plus faible de grisou dans 112 fois son volume d'air, peut cependant devenir inflammable à la température et à la pression ordinaires, s'il est accompagné de poussière de houille. D'ou il faut conclure que le coup de feu peut se produire là oit l'on ne soupçonne pas la présence du grisou. Dans ces derniers temps, M. Galloway a semblé admettre que les explosions de poussière peuvent avoir lieu sans la présence d'aucune trace de gaz (1). Des expériences directes de MM. Mallard et Le Châtelier viennent de trancher la question en montrant qu'en effet les poussières peuvent s'enflammer en l'absence complète du grisou (2).
M. Gonthier, ingénieur des mines, fait remarquer le peu d'étendue des coups de feu que l'on a été conduit à attri-
buer aux poussières seules en l'absence du gaz, sous prétexte qu'on ne l'avait pas vu marquer aux lampes. Il en conclut qu'elles ne peuvent en général jouer qu'un rôle secondaire, et que les désastres ne peuvent se généraliser que par leur réunion avec le grisou (5). On remarquera que cette manière de voir est en opposition avec celle de M. Calloway, que j'ai rapportée plus haut (p. 250). M. Delafoml, ingénieur des mines, s'attache de son côté à réduire à une moindre importance l'opinion, exagérée suivant lui, que l'on se fait de l'influence des poussières de charbon. Il fait remarquer que l'explosibilité d'un mélange avant tout l'égale densité et le même état des deux éléments qui le composent, ce qui n'a pas lieu pour les poussières et l'air. L'homogénéité ne s'obtiendra donc qu'assez difficilement sur des étendues no(s) )iBulletin de la Société de l'industrie minérale,
page
e série, tome IX,
(2) Pièces annexées aux procès-verbaux, etc., page 58. (5e)2 Bulletin de la Société de l'industrie minérale, s° série, tome IV,
page 167. TOME XVIII, 1880.
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