Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
18°5 à Walsend (Newcastle) par Buddle, sous le nom de Splitting system. La théorie montre que l'on diminue dans une énorme proportion la résistance à vaincre si, au lieu de
faire passer partout un courant unique, on le partage en un certain nombre de dérivations qui parcourent chacune une partie des travaux. En outre il est naturel qu'une masse d'air une fois infectée soit conduite au jour par le plus court chemin, au lieu d'être promenée dans tous les chantiers, en passant sur toutes les lampes. La subdivision permet aussi, au moyen de légères variations apportées à la distribution respective dans les diverses sections, de venir en
aide à la ventilation de la région qui, pour un moment, inspire plus de préoccupation qu'à l'ordinaire, avant d'en venir à faire varier le total de l'aérage, ce qui serait au contraire la seule ressource avec un courant unique. Enfin les moyens matériels employés pour réaliser cette division établissent entre les quartiers une séparation qui ne sera pas tout à fait sans valeur contre des coups de feu modérés.
Ceux-ci pourront donc être plus circonscrits dans leurs effets destructeurs, et le sauvetage sur le théâtre de l'accident sera facilité par la conservation des régions voisines et de leur personnel. L'idéal de l'application du principe de la subdivision du courant serait que chaque quartier eût sa dérivation spéciale avec une entrée et une sortie au jour distinctes. Mais ce desideralum ne pourra presque jamais être obtenu. Lorsque, comme c'est le cas ordinaire, tous les courants se réunissent dans un même retour d'air général, il importe au moins de se poser comme objectif que le sens d'aucun d'eux ne puisse être renversé par une expl osion . Ceci même est difficile à réaliser à coup sûr, et l'on ne voit guère que les portes Ver-
pileux qui puissent donner une demi-sécurité à cet égard. Il convient toutefois de faire observer (1) que la division (I) DEVAUX : Annales des travaux publics de Belgique, t. XX, p. 153.
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du courant présente un inconvénient qui, à la vérité, ne saurait entrer en balance avec les motifs précédents. On comprend en effet que des causes diverses pourront arrêter
ou ralentir une de ses branches sans qu'on en soit averti dans tout l'ensemble comme avec le courant unique. Mais le remède se trouvera dans une surveillance plus attentive.
4.
En théorie la section offerte au courant devrait
aller toujours en croissant pour lui conserver la vitesse que l'on a jugée convenable, car nous avons vu que toutes les influences qu'il subit tendent à le dilater. On doit donc ne pas se lasser d'affirmer la nécessité des grands retours d'air, beaucoup trop méconnue dans l'application. Il convient également d'y laisser toujours une voie de roulage pour en
faciliter les réparations. Les ingénieurs doivent se faire une obligation personnelle de les visiter périodiquement pour s'assurer de leur état, souvent trop négligé. 43. Il est nécessaire d'apporter un soin particulier à éviter toutes les anfractuosités dans lesquelles des masses gazeuses pourraient se loger à l'état statique, ou tournoyant lentement, sans être incessamment lavées par le courant ;
car la proportion du grisou pourrait s'y accroître à loisir jusqu'au degré explosible. On ne remédierait nullement à cet état de choses en forçant la ventilation. Le courant se bornerait à passer avec plus de vitesse devant la masse stagnante qu'il attaquerait à peine. La configuration des travaux, en grand comme en détail, permet seule d'obtenir le résultat voulu.
Le revêtement des gal9ries constitue à cet égard une question d'une véritable importance. Les boisages, par leur équarrissage nécessairement important, donnent lieu à des rentrants très marqués. De plus les incessantes réparations qu'ils occasionnent tendent à faire jouer le plafond, à le fendiller, et à y créer des nids de grisou d'où il TOME XVIII, 1880.
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