Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
§ IX.
FOYERS D'AÉRA.GE.
Toque-feux. L'aérage naturel étant fondé sur une différence spontanée de température, on devait être
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amené à la, provoquer artificiellement à l'aide d'un foyer (1).
Cette combinaison est d'autant plus indiquée que non seulement on a le combustible sous la main, mais que certaines sortes, difficilement acceptées par le commerce, pourront être utilisées de cette manière, en même temps que sur les grilles des générateurs. L'emploi des anciens toque-feux était irrationnel en ce qu'ils se trouvent placés trop haut, en raison de la nécessité
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l'effet irait même en décroissant, à cause de l'exagération que prendraient alors les résistances passives, fonctions de la vitesse, laquelle croit avec la dilatation. A la vérité, on reste en général fort éloigné de cette limite; pourtant elle s'est parfois présentée malgré tous les efforts que l'on faisait pour la franchir, par exemple à Dowlair (Angleterre). Dans tous les cas il importe que le feu soit toujours clair et
que tout le charbon soit transformé en acide carbonique, afin d'en tirer tout l'effet thermique dont il est susceptible.
Les foyers d'aérage ont l'avantage d'être moins sujets aux dérangements que les appareils mécaniques. De plus, si une avarie vient à se 53.
Foyers d'aérage.
de les sortir au jour à l'aide de leurs chaînes de suspen-
produire, la chaleur emmagasinée dans les parois du foyer et du puits suffira à entretenir pendant longtemps encore
sion, quand il faut les recharger de combustible. La
un aérage efficace. Enfin il n'oblige pas d'une manière
vraie place du foyer est au fond du puits de sortie. En le mettant plus avant dans les travaux, on use inutilement son influence dans des résistances à vaincre horizontale-
absolue à fermer un puits, comme cela est nécessaire avec les ventilateurs, quoiqu'il y apporte certainement une très grande gêne. Ce moyen fort répandu, par exemple en Westphalie et en Angleterre, se rencontre également en France. Quoique en voie de diminution devant les ventilateurs mécaniques, il n'est certainement pas appelé à disparaître. On peut même dire que ce sont encore les foyers d'aérage qui sont employés pour produire les ventilations les plus exagérées. Cependant, je tiens de M. Guibal lui-même qu'il considère son ventilateur comme pouvant être poussé jusqu'au diamètre de i5 mètres à la pression de 10 ou 1 2 centimètres et à un débit de 8o mètres cubes par seconde, à la vitesse de 4o tours. Il y a peu de mines qui aient des exigences plus élevées. Il existerait même, paraît-il, en Angleterre, d'après certains renseignements, un ventilateur
ment, et on gêne la circulation dans cette partie de la mine.
En le plaçant au contraire plus haut dans le puits, on perdrait une partie de la hauteur du tirage. La théorie élémentaire montre en effet que la puissance de ventilation d'un foyer peut être considérée, dans les limites ordinaires, comme proportionnelle à la racine de la profondeur et de l'échauffement. Elle indique cependant, quand on l'approfondit davantage, une loi différente et un maximum d'effet qu'on ne saurait dépasser en forçant la température.
M. Murgue a déterminé cette limite par le calcul (2). M. Devillez, dans son traité de ventilation des mines, va même jusqu'à dire que non seulement on ne peut dépasser ce point, en quelque sorte asymptotique, mais qu'au delà (i) Leur usage est très ancien et constaté déjà dans le xvit'siècle (B. FISEN : Sancta regia sive historiarum, etc.) (2) MURGUE :
Bulletin de la Société de l'industrie minérale,
2' série, tome IV, page 795.
dont on ne désigne pas du reste le type et qui débiterait
100 mètres cubes par seconde (1). On considère dans le (i) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2' série, tome VI, page 796.