Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)

288

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

bassin de la Ruhr les foyers comme plus économiques que les ventilateurs (1). Ils ont cependant certains inconvénients. D'abord leur effet n'est pas certain et géométrique comme celui de certains ventilateurs. Il dépend de l'hygrométricité de l'air dans une large mesure, l'influence de la vapeur d'eau tem dant à abaisser la température. Il est surtout entravé par l'humidité des puits d'aérage souvent impossible à éviter. Leur emplacement au fond de la mine rend leur accès difficile quand il s'agit de rétablir le courant après un sinistre, tandis que les ventilateurs placés au jour sont plus acces. sibles. Les foyers sont également moins bien en main dans le service normal pour donner un coup de collier destiné à agir aussi rapidement que possible sur la ventilation. En outre, malgré la précaution de les établir dans le rocher et non dans la houille, d'écarter tout boisage et de les en-

vironner de maçonneries et même de doubles muraillements avec des gaines d'air, on peut toujours redouter des chances d'incendie. Un semblable accident a eu lieu, en 1827 à la fosse Saint-Hyacinthe il'Aniche, par l'inflammation d'un boisage situé à proximité. D'ailleurs les foyers

d'aérage ne conviennent que pour des mines larges,

à

faible pression, et des puits profonds. On ne les rencontre pas en Belgique où les mines sont en général étroites. Mais par dessus tout, il faut signaler la contradiction manifeste de ce moyen d'action avec la présence du gri-

sou. On doit le considérer, malgré toutes les précautions possibles, comme imprudent dans une mine franchement grisouteuse. Dans tous les cas, une règle absolue consiste

alors à n'alimenter le feu qu'avec de l'air pur amené directement du dehors comme dans les beurtias d'Anzin et les dumb-furnaces d'Angleterre, et à établir des systèmes de fermeture qui assurent d'une manière complète contre (1) Annales des mines, 7' série, tome IV, page 276.

289

toute possibilité de l'accès de l'air de la mine sur les grilles

du foyer. En outre le rampant doit être assez allongé pour qu'en aucun cas les flammes ne soient capables d'atteindre le puits dans lequel s'engage l'air vicié et qu'il n'y arrive que des gaz chauds mais éteints. Il faut en même temps donner à c rampant une section suffisante pour y modérer la vitesse qui tend à allonger la flamme.

On a souvent mis en avant la crainte que, les cloisons protectrices venant à être emportées dans un coup de grisou, l'air vicié puisse ensuite arriver librement sur le foyer et y déterminer une série de nouvelles explosions. Cette possibilité ne saurait en effet être niée ; cependant il convient de ne pas s'en exagérer l'importance. Il est clair en effet qu'un coup de feu capable de détruire les constructions n'aura pas manqué de disperser les charbons incandescents, qui s'éteindront alors presque immédiatement. On a parfois employé dans le Moyens divers. bassin dela Ruhr, pour des travaux préparatoires, les cheminées extérieures des chaudières à vapeur pour créer un tirage dans la mine (I); ce moyen est peu économique. On a essayé à Seraing, vers 183o, à Oberkirchen (Schaum-

burg-Lippe) et à la mine Laura (près Minden, Westphalie), un calorifère destiné à empêcher tout contact entre le système de la combustion et celui de la circulation dans la mine. Mais l'expérience ne parait pas avoir santionné ces tentatives. § X.

VENTILATEURS.

Les ventilateurs de mines sont Installation. excessivement nombreux. On peut citer en effet , outre les (I) CEANSSELLE et DE LORIOL : Bulletin de la Société de l'industrie minérale, s série, tome Vit, page 785.

TomE X VIH,