Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉ VENIR
pour que le grisou aille, par sa densité, se loger avec quelque abondance sur les points préparés dans ce but. Il est donc, en quelque sorte, exclusif d'une ventilation active, et, s'il devenait nécessaire de choisir entre les deux moyens, la préférence ne saurait être douteuse. Mais il est une raison qui prime toutes les autres pour
écarter le principe des lampes éternelles sous toutes ses formes. Sur la demande de la Commission, MM. Mallard et Le Chatelier ont entrepris des expériences spéciales pour déterminer la quantité de grisou brûlé par une lampe. 11 a
été ainsi reconnu que cette proportion est absolument insignifiante et, par suite, l'efficacité du procédé pour ainsi dire nulle (1). Les lampes éternelles existent encore aujourd'hui clans les houillères. Il résulte, en effet, du rapport officiel sur l'explosion du ler décembre 1879, à la mine de Bruckenberg-Zwickau (Saxe), transmis à la Commission par l'obligeance de M. le directeur général des mines Von Huyssen, que des lampes éternelles y brûlaient, d'après les prescriptions réglementaires, dans tous les chantiers suspects. La Commission croit donc de son devoir de réagir contre cette pratique, qui lui paraît devoir être absolument abandonnée. Elle a, dans sa séance du 28 mai 1879, émis la conclusion suivante : « La Commission est d'avis que l'emploi des lampes éternelles à feu nu, ou des étincelles continues pour brûler le gaz au fur et à mesure de sa production, constituerait une cause de danger des plus graves, et doit être rigoureusement interdit. Sans préjuger le résultat des essais qui pourraient être tentés dans la voie indiquée par M. Vicaire, la Commission pense que le seul moyen de se débarrasser du grisou, à mesure qu'il se dégage au front
de taille, est d'y diriger un courant d'air suffisant pour diluer le gaz et le rendre inoffensif, » (1) Recueil des pièces annexées, etc., page 150.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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Absorbants. M. Puncham a annoncé que le e o. chlorure de chaux absorbait le grisou. Mais des expériences directes ont établi le contraire (1). Aloys Wehrle avait mis en avant l'emploi de l'éponge de
platine pour condenser l'oxygène et le grisou en déterrainant leur combinaison (g). Pour éviter que la chaleur ne portât le platine au rouge en provoquant l'inflammation, il lui adjoignait une certaine quantité d'argile. Mais M. Trasenster a constaté expérimentalement l'inefficacité de ce principe (5).
On a proposé également sous le titre suivant : Le grisou vaincu chimiquement (4), un procédé fondé sur l'affinité du
chlore pour l'hydrogène contenu dans le grisou. Un mélange d'acide sulfurique et de chlorure de magnésium met en liberté le chlore qui attaque le grisou pour former de l'acide chlorhydrique absorbé, par un lait de chaux. Il est à peine nécessaire de faire remarquer qu'une pareille formule ne saurait être pratique. De plus, un excès de chlore serait évidemment pernicieux pour la population souterraine.
Il est bon du reste de faire remarquer qu'il ne paraît pas y avoir une utilité réelle à persister dans la voie de recherche de meilleurs absorbants du grisou. En effet ces agents, quelle que fût leur efficacité, à moins de la supposer prodigieuse, ne pourraient être suffisamment répandus sur toute la surface des travaux pour faire disparaître le gaz au fur et à mesure de son dégagement, et pour éviter
qu'aucune partie, même restreinte, de l'atmosphère ne PoNsoN : Traité d'exploitation des mines de houille, tome II, page 28.
Die Grubenwetter, ton Doctor Aloys Wehrle, Vienne 1835; Page 35.
Annales des travaux publics de Belgique, tome VII, page 179. Ce procédé est cité par M. Dombre dans son intéressant ouvrage intitulé : le Grisou, page 50.