Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
un minimum de deux issues distinctes au jour, l'une pour l'entrée, l'autre pour la sortie de l'air. Cette disposition est réglementaire en Angleterre ; on l'admet également comme d'une nécessité évidente dans toute la France. Le bassin du Nord et du Pas-de-Calais fait seul exception, à cause du prix énorme qu'y atteint souvent le percement des puits. Aussiy pratique-t-on encore l'emploi du goyau d'aérage, en divisant
en deux compartiments un puits unique, mais seulement dans la traversée des morts-terrains. Il est inutile de faire remarquer qu'outre la perte de gaz qui s'effectue à travers la cloison et le danger de la voir désorganiser par un coup de grisou, l'éboulement du puits, l'incendie de ses boisages, son encombrement irrémédiable par la chute d'un balancier de machine ont déjà occasionné dans des mines à puits unique des accidents qui ont fait parfois plus de cent
victimes. Il existe en ce moment, en Angleterre (1), une certaine tendance à armer les deux puits à la fois de machines d'extraction, en prenant des précautions spéciales pour les recettes de celui qui sert au mauvais air. On trouve à cette combinaison l'avantage qu'elle exige des calibres
plus grands pour le retour d'air, trop souvent sacrifié, qu'elle force à le =railler, à le visiter et à l'entretenir plus soigneusement, et surtout qu'elle procure pour le sauvetage de grandes facilités, en donnant plus de chances pour la conservation des moyens d'extraction.
Si le gîte présente une grande abondance de grisou, M. Malherbe conseille de ne faire que successivement
le havage en divers points d'une même taille pour éviter des dégagements trop abondants. Les tracés à gradins renversés employés dans les dressants, particulièrement dans les maintenages dont les angles rentrants sont multipliés, sont particulièrement dan(') Ibidem, tome I, page 120.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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gereux, en raison des nids de grisou qui s'établissent dans
as angles, avec lesquels il est impossible de conduire le courant absolument jusqu'au fond. Les méthodes par grandes tailles sont, d'une manière générale, préférables (i) à celles par massifs courts, qui tendent à écraser les piliers et à faciliter la sortie du gaz (2).
Les frits de taille en inclinaison seront plus vivement léchés par le courant que ceux qui se trouvent en direction et le long desquels le gaz stationnera précisément au milieu des hommes et des lampes. On voit donc que, sous ce rapport, la méthode des grandes tailles chassantes est préférable à celle des tailles montantes, qui doivent être proscrites de toute mine vraiment grisouteuse. Si le charbon se tient mal et facilite la formation des clo ches, M. Fumat conseille de mettre les galeries d'une certaine durée au toit plutôt qu'au mur. La fatigue qu'elles subissent alors pendant l'exploitation oblige à des recoupages périodiques du plafond qui suppriment toute la partie fendillée, transformée en une véritable éponge imprégnée de grisou, qu'il est impossible d'en faire sortir. La production des cloches dans le toit des ouvrages doit être surveillée avec le plus grand soin, et ces vides comblés sans retard par les moyens connus. M. Thenard a proposé, pour le cas où ce travail ne peut être exécuté sur-lechamp, de purger les cloches de grisou en renversant de haut en bas un appareil employé parfois par les fumistes pour aider à 1' extraction de la fumée. Il consiste en un bout de tuyau plongeant dans la cheminée et portant à la partie supérieure, sur un axe perpendiculaire, deux troncs de cône accolés par leur petite base. Une girouette oriente ce système dans la direction du vent qui s'engouffre par l'un des (i) Il est expressément entendu dans tout ce qui suit que les appréciations comparatives des méthodes sont faites au strict point de vue de l'aérage, comme s'il n'en existait aucun autre. (2) LEWIS : Transactions of the North, etc., tome XXI, page 5.