Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

536

masses de remblais aussi bien que par les voies directes, Ces propositions sont rationnelles et mériteront de fixer l'attention des exploitants, Assainissement des vieux travaux. Proposition

eo.

Ordinairement on s'attache à isoler le plus possible les massifs de remblais ou d'éboulis. A Lalle, par exemple, M. Jouguet préserve ses vieux travaux de l'accès de l'air et les laisse se saturer d'acide carbonique. M. Schondorff penche au contraire pour maintenir une Soulary.

diffusion modérée du courant à travers les quartiers abandonnés, afin de les assainir dans une certaine mesure (1), M. Guibal est favorable à cette manière de voir. Des essais déjà anciens de canalisation du grisou au milieu des vieux travaux se trouvent d'ailleurs décrits dans le traité d'exploi-

tation de Dunn (2). M. Nonne établit à cet égard une distinction (5). Si la pression du toit et le gonflement

des

soles tendent à comprimer de plus en plus les dans un court délai, il conseille de les isoler de suite par un barrage étanche, chaque fois que l'on abandonne une remblais

communication quelconque. Dans le cas, au contraire, où les vides doivent rester ouverts à peu près indéfiniment, il penche pour laisser passer dans les vieux travaux un courant d'air faible mais continu (4). Cette distinction semble avoir une grande valeur. Quoi que l'on puisse penser de ces propositions, il est une autre distinction qu'il ne paraît pas possible de ne pas considérer comme fondamentale, suivant que les vieux travaux seront ou non prédisposés à l'incendie. il est clair

357

que, dans le premier cas, un accès d'air sur les menus abandonnés dans ces quartiers, trop faible pour les rafraîchir et suffisant pour y alimenter la fermentation, ne peut être qu'excessivement nuisible. Dans tous les cas, ce serait une grande erreur de considérer cette proposition comme contradictoire avec la recommandation formelle de serrer les remblais autant que possible. Les vides, même assainis, si tant est qu'on puisse y parvenir, n'en restent pas moins fâcheux, quoique leurs inconvénients soient alors dimi-

nués. En outre, pour obtenir un résultat de quelque valeur, on ne doit pas compter, pour former les canaux essentiels de cette circulation, sur les dédales inextricables de ces vides en les développant à dessein. Ces conduits doivent

être ménagés systématiquement, en même temps

qu'on réduit autant que possible les méandres qui subsistent dans la masse des remblais. La question de l'assainissement des travaux abandonnés

a d'ailleurs été traitée d'une manière remarquable par Soulary ( i) dans un mémoire qui a fixé l'attention de la Commission.

Cet ingénieur propose le drainage des vieux travaux au moyen de conduits en pierres sèches ménagés au milieu des remblais à l'aide desquels on comble les voies de communication au fur et à mesure de leur abandon. On a soin de séparer l'ouverture de ces drains du champ de l'exploitation active par des corrois en terre glaise que l'on enlève ensuite pour

les reporter plus loin lorsqu'on remblaye un nouveau segment de galerie, sauf un drain faisant suite

au précédent. De cette manière, les massifs de remblais Pourront déverser librement leur gaz dans ces conduits.

Recherches sur l'aérage (Journal de Camail, tome

XXIV,

page 73. Mémoire de M. Coince sur sa mission en Anglelerre, page 25, note.

Zeitschrift für das Berg, liütten und Sa/inentvesen,

VO Annales des mines, 7' série, tome IV, Mémoire

Si la nature du gîte ne prédispose pas à l'incendie, les drains se déversent eux-mêmes librement dans le retour d'air général. La quantité de gaz, qui est faible en général,

t. XX,

de M. Voisin.

(I) Annales des mines, 7' série, tome XI, page 2111. TOME XVIII, 1880.

22