Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
règlement particulier, deviendrait au contraire toute simple dans ces nouvelles conditions. Cet état de choses n'impli-
querait du reste nullement pour les directeurs de se substituer au ministère' public pour dénoncer et poursuivre toutes les infractions. Ce dernier conservant son ini-
tiative, dont il serait juge dans chaque cas, il serait simplement loisible aux exploitants de provoquer de leur côté son action, s'ils le jugeaient à propos. C'est en vue d'éclairer le plus possible' ce côté de la question que la Commission a réuni, soit par ellemême, soit avec le concours de' l'administration centrale . ou par la voie diplomatique, le plus grand nombre possible de règlements de mines français et étrangers. M. l'inspecteur général du SOuich en a publie un remarquable résumé,
_et c'est pour faciliter autant que, possible la diffusion de ces notions qu'ont été rédigés les Principes à observer dans l'exploitation des minew à grisou. En dehors des mesures relatives à la direction des travaux, à l'aérage, à l'éclairage et au tirage à la poudre, dont on retrouverait la trace et les raisons d'être dans les chapitres correspondants du présent rapport, une division spéciale de ce document renferme les prescriptions diverses qui ne rentrent pas dans les quatre .grandes catégories précédentes. J'en citerai donc ici quelques-unes comme exemple.
Un écriteau très visible doit porter en grosses lettres, comme avertissement, les mots mine à grisou à l'entrée de tous les quartiers dangereux. Si plusieurs types de lampes
sont admis dans l'ensemble des travaux, un surveillant placé à l'entrée de chacun de ces quartiers n'y laissera pénétrer que celtes qui sont autorisées: pour cette région voie de répression : arrêt de la cour de Lyon du 29 janvier 1872. Jugement du tribunal de Béthune, du 14 février 1876. JugeVoir l'instruction ment du tribunal de Douai, du 25 mars 1876. administrative de 1872 sur les mesures de sûreté.
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spéciale. Si la circulation y devient décidément périlleuse, on ne se fiera pas à une interdiction morale telle que deux bois en croix, mais seulement à une fermeture effective et efficace..
Les tentatives pour ouvrir les lampes sont sévèrement. réprimées, ainsi que le port des allumettes, des pipes ou du tabac. Si l'odeur de ce dernier est constatée dans un chantier, tous les ouvriers sont passibles de l'amende, à moins que le coupable ne se déclare. Tout homme qui reconnaît une infraction actuelle de nature à compromettre la sécurité doit immédiatement la porter à la connaissance de ses chefs. Il ne s'agit pas par là, comme on n'a pas su l'éviter dans certains règlements étrangers, d'offrir une prime à la délation des personnes contre les personnes, pour des faits qui ne constitueraient
plus un péril actuel; mais on ne doit omettre aucun des moyens de faire disparaître ce danger pendant tout le temps qu'il reste menaçant.
Il faut éviter de placer le mineur entre son intérêt et la prudence. Il est bon de lui accorder, comme on le fait à, Bessèges, le prix de sa journée toutes les fois qu'il abandonne un chantier envahi par les gaz, à moins que cette circonstance ne soit due à sa propre faute ou que le maître mineur ait pu lui donner en temps utile une autre occupation. On doit éviter également de jamais laisser aucune partie d'un règlement à l'état de lettre morte, car l'observance
des prescriptions plus utiles se ressent toujours d'un tel laisser-aller. Pour 'cette raison, on peut admettre que certaines dispositions rigoureuses étant imposées pour des quartiers dangereux spécialement désignés, d'autres parties
de la mine puissent être soustraites à ces entraves. De même, une mine à grisou qui sera restée un an sans donner dans son ensemble aucun indice de la présence de ce gaz pourra être déclassée de cette catégorie suspecte et débarrassée jusqu'à nouvel ordre de la réglementation gênante qui pesait sur elle à ce titre.