Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
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§ XVII.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
MOYENS DE RECONNAITRE LA PRÉSENCE DU GRISOU.
Le moyen le plus praIndications des lampes. 94. tique d'investigation est la lampe de sûreté. En baissant la mèche à 5 millimètres et cachant avec le doigt le corps de la flamme, on voit apparaître autour de cette dernière une auréole bleue dont nous avons parlé avec détails. Les apparences présentées par la lampe Mueseler ont été formulées avec beaucoup de précision par M. l'ingénieur en chef des mines Mallard, rapporteur de la Commission de Saint-Étienne (1). « Lorsqu'il y a o01.,067 de grisou pour un volume de mélange, la flamme diminue un peu d'éclat et s'entoure d'une auréole blanchâtre très peu visible. Avec o,o85, la flamme diminue beaucoup de hauteur et d'éclat,
la partie obscure intérieure prend un grand développement, la partie supérieure devient un peu fuligineuse et s'environne d'une auréole blanchâtre bien visible. line extinction presque complète de cette flamme a lieu périodiquement, laissant voir alors un cône renversé de flamme bleuâtre, qui s'appuie en bas sur la mèche et en haut sur l'ouverture évasée du cône métallique. Pour 0,091, les mêmes phénomènes se reproduisent; mais le temps qui sépare deux demi-extinctions devient plus court. Avec o, 100, et une flamme bleuâtre s'élève jusqu'à l'anneau de toile tout s'éteint. A 0,111, les oscillations de la flamme re-
prennent de nouveau, leur période est très courte,
la
flamme, même à son maximum, s'élève à peine d'une ma0,125, la nière sensible. Il n'y a pas extinction. Avec flamme se propage jusqu'à l'anneau de toile, et il y a extinction complète. » (1) Annales des mines, 7C série, tome XII, page 378.
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Malheureusement, la présence d'une certaine quantité d'acide carbonique peut masquer les indications des lampes (1). En second lieu, nous avons vu qu'elles ne marquent pas dans certains milieux inexplosibles par eux-mêmes et dont la présence des poussières peut cependant surexciter l'inflammabilité. De plus, il existe au plafond une zône 20 centimètres environ, dans laquelle une lampe pénètre difficilement, surtout celles qu'on ne peut incliner. Et c'est précisément la partie la plus dangereuse, d'après la tendance du grisou à s'élever en raison de sa densité. Enfin on ne doit jamais perdre de vue que les teneurs en grisou qui ne s'observent pas à la lampe sont tellement rapprochées de celles qui produisent un danger imminent, qu'une cause souvent légère peut faire passer en peu de temps de la sécurité à une catastrophe. Aussi ne peut-on que souligner cette formule de prudence : « Dans toute mine reconnue « capable de dégager du grisou, une explosion est toujours E redouter, même quand on ne peut constater par les moyens ordinaires la présence actuelle du gaz (2). » Pour faciliter l'examen à la lampe, M. Steavenson conseille (3) d'y adapter un verre bleu-foncé (pot-opal ou bleu de cobalt) qui rend plus blanche la partie jaune de la flamme et plus net le chapeau bleuâtre formé par le grisou. A cet égard, M. Founué, secrétaire de la Commission, a constaté que le verre bleu de cobalt éteint complètement la flamme jaune de la soude, mais laisse voir la flamme bleue de la potasse. Il pense, d'après cela, que celle du grisou doit disparaître, mais que, s'il y a des poussières en combustion qui renferment de la potasse, la flamme sera perceptible. 05. -
(i) GONTRIER : Compte rendu mensuel, etc., décembre 1877, page 6.
MALLARD: Annales des mines, 7e série, tome VII.
Écho des mines, 1877, page 324. North, etc., tome XXVI, page 155.
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