Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
Environ 200 mineurs étaient enfermés dans l'intérieur. En
entendant le bruissement produit par l'écoulement du grisou dans le puits d'extraction, ils cherchèrent une issue par un autre puits qui débouchait près du premier. Mais l'incendie qui dévorait toute la surface ne leur permit pas de sortir. Craignant dès lors d'être asphyxiés sur ce point. 121 ouvriers redescendirent; ils furent tous perdus, ainsi que cinq personnes qui s'étaient trouvées prises, dans le chantier même, où un coup de mine avait sans doute disloqué le massif et déterminé cet épouvantable dégagement instantané. Les autres restèrent à leur place et purent être sauvés. La pression du gaz dans la houille, qui est toujours dans cette couche de 2 à 3 atmosphères, y a été trouvée parfois égale à 16 atmosphères. Devant de tels chiffres, l'imagination s'arrête confondue; mais l'énergie de la résistance n'en doit pas être découragée, et il ne faut voir, dans
de pareils faits, qu'un stimulant de plus pour arriver à mettre, par de nouveaux efforts, les ressources de l'ingénieur au niveau des difficultés nouvelles que semble réserver l'avenir, pour des cas qui, du reste, il faut l'espérer, resteront toujours exceptionnels. Celui qui écrit ces lignes éprouverait, en présence de pareilles hécatombes, une sorte de scrupule à insister sur le dommage matériel qui les accompagne. Il ne sera pourtant pas inutile de faire ressortir, d'après la destruction du matériel, la suspension des travaux et le trouble commercial qui en résulte, les indemnités accordées aux familles, etc., l'utilité qu'il y a, même en dehors de la question d'humanité devant laquelle tout s'ebaisse, à ne reculer devant aucune dépense qui puisse présenter quelque efficacité pour augmen-
ter la sécurité au point de vue des explosions de grisou.
lot.
Les causes déterCauses des coups de feu. minantes de l'inflammation peuvent être : une irrégularité dans le fonctionnement du foyer d'aérage, l'explosion d'une
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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chaudière intérieure (1), le tirage d'un coup de mine (2), l'emploi des lampes à feu nu dans une mine ordinairement exempte de grisou (3), le dévissage par imprudence d'une lampe de sûreté, la sortie de la flamme produite par un courant d'air, la déchirure d'un tamis ou d'un chapeau de
lampe, une allumette enflammée au mépris du règlement, etc. On a même vu l'inflammation descendre de la surface. A Saint-Hilda (South Shields) le 17 décembre 1852, un feu extérieur alluma le gaz qui sortait d'un puits en chômage. Une colonne de flammes se propagea jusqu'au fond, où eut lieu une explosion (4) . On vient d'en voir un nouvel exemple dans l'accident de Frameries, et il y en avait eu
déjà d'autres à Beaubrun, à Bessèges, aux Fiestaux (Charleroi) (5).
Un premier coup de feu, en désorganisant le service et laissant parfois des soufflards allumés, en prépare souvent de nouveaux. L'explosion de Burradon du 2 mars 1860 a été double à 20 minutes de distance (6) et l'on en pourrait citer bien des exemples. Mais nulle part cette désastreuse complication n'a été, comme nous l'avons vu, plus marquée que dans la catastrophe de Oaks Colliery. 103. Efiets des coups de feu. Quant aux effets des coups de feu, ils ne sont que trop connus (7) . Les ouvriers Par exemple l'accident de 'letton du 20 décembre 1860 dont il vient d'être question. Catnpagnac, le 2 novembre 18711; Sainte-Marie-du-Montceau,
- février 1871; la Péronnière, 8 juin 1872; VVynnstay (Lancashire),
24 avril 1875; Neu-lserlohn, 12 décembre 1870; etc. M. Baimbridge estime l'influence de cette cause à 39 p. 100 du nombre des explosions (Transactions of the North, etc., t. XXIII, page 15).
VO Transactions of the North, etc., tome XV, page 2/t 7. MELSENS :
Mémoire de l'Académie royale de Belgique,
2' série, tome XLVII.
Transactions of the North, etc., tome VIII, page 162. Cependant il est à désirer que des observations scienti-