Annales des Mines (1880, série 7, volume 18)
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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
donné aux ouvriers des différents chantiers sur le point où
l'un saura que l'on doit diriger les secours, à moins de contre-indication du moment même. On a 'même été jusqu'à y placer des dépôts de vivres renouvelés périodiquement. M. Delahaye a proposé en outre (1) d'y installer des téléphones pour permettre de se mettre immédiatement en rapport avec les hommes qui auraient pu s'y réfugier. Il est bien vrai, malheureusement, que rien ne peut conjurer la chance d'asphyxie si l'invasion des gaz est générale; cependant, sans parler des autres genres d'accidents, tels que le coup d'eau, et même en se restreignant aux explosions, es places de refuge peuvent encore rendre des services. Lorsque le désastre - Mesures de sauvetage. est accompli, le premier soin à prendre est de rétablir l'aérage en activant le ventilateur, s'il a été préservé, ou
dans le cas contraire, en employant les moyens qui viennent d'être indiqués. Les ingénieurs descendent avec les maîtres mineurs et ce qui reste de personnel. Si la circulation des cages guidées est devenue impossible, on leur substitue une benne. On avance dans les travaux d'après les progrès de l'aérage, en déblayant successivement les galeries de manière à les rendre praticables, et rétablissant les portes et les barrages les plus essentiels pour la ventilation. On peut se servir d'eau de chaux, de lessive de soude ou de chaux en poudre pour absorber l'acide carbonique. On peut également pénétrer dans les milieux complè-
tement irrespirables au moyen d'appareils spéciaux dont nous parlerons dans un instant. Si le sens du courant d'air a été renversé par l'explosion, il y a lieu d'apprécier, d'après ce qu'on connaît de la situation des portes, des points où ont dû probablement se réfugier les hommes, de la marche à suivre pour rentrer dans -
(I) Les .Mondes, tome MAI, page 685.
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les travaux, etc., l'opportunité qu'il peut y avoir à appuyer dans le même sens pour la ventilation, si les moyens dont on dispose
s'y prêtent, ou au contraire, à lutter pour ré-
tablir le courant dans sa première direction. On peut citer tel cas, à la vérité exceptionnel, où il peut même être préférable de ne pas envoyer d'air du tout, dans la crainte de produire des mélanges détonants, en laissant au contraire le grisou s'épuiser et brûler tranquillement (1). Mais ces appréciations sont bien délicates et bien aléatoires. Rien n'est plus propre à exciter l'admiration que le courage, le dévouement et le mépris complet du danger que montrent ordinairement les mineurs dans ces circonstances. Leur abnégation est entière, et on peut tout attendre d'eux pour essayer de porter au milieu de cette dévastation de dernières et bien faibles chances de salut. Les blessés et les asphyxiés reçoivent les soins néces-
saires. A cet égard, une instruction administrative du 17 février 1813 a indiqué aux exploitants les premières mesures à prendre. Ce document est dû à la plume du docteur Salmade. Il n'est pas douteux que les progrès ac-
complis par la science médicale depuis trois quarts de siècle, ne motivent une révision de cette monographie. A la demande de la Commission, l'Académie de médecine avait été saisie de ce projet. Mais, pour divers motifs, la question est revenue récemment devant la Commission du grisou, et M. le docteur Regnard, professeur de physiologie a l'Institut agronomique, prépare la rédaction d'une flou velle instruction.
L.e transport des corps exige des précautions spéciales, lorsque la décomposition est déjà commencée. Je citerai ici celles qui ont été employées en dernier lieu pour le sauvetage de Graissessac, en février 1871, par M. l'ingénieur en chef des mines Linder. Grâce à ces mesures de prudence,
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(t) DOMBRE : le Grisou, page 156.