Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)

INDICA.TEURS DT GRISOU.

204 INDICATIONS DONNÉES PAR L'EXAMEN DE LA FLAMME, ETC.

A o,o5 une auréole qui s'engage dans le cône; A o,o6 une auréole qui va, en s'évasant, s'appuyer surle bord inférieur du cône. o

Que la lampe Mueseler s'éteint pour une teneur égale

ou supérieure à o,o6, c'est-à-dire pour une teneur qui donne à la vitesse de propagation de la flamme une valeur notable. C'est la teneur à partir de laquelle l'atmosphère devient détonante.

Nous devons ajouter qu'il résulte clairement de nos observations que, toutes choses restant identiques, la lampe Alueseler est un indicateur plus net, pour les teneurs infé« rieures, que la lampe Davy, contrairement à une opinion souvent exprimée, mais sans preuves à l'appui. Le seul inconvénient qu'il faut reconnaître à la lampe Mueseler, employée comme indicateur, c'est qu'elle s'éteint assez rapidement lorsqu'on la porte dans un mélange d'une teneur supérieure à o,o6. C'est un inconvénient assez sérieux pour le maître-mineur chargé spécialement dela

visite des endroits dangereux et qui doit explorer des cloches, etc., où la proportion de grisou peut être élevée. C'est la raison qui motive la tolérance que l'on peut accorder au maître-mineur de se servir d'une lampe Davy. On voit que la lampe Davy, et mieux encore la lampe Mueseler, peuvent être, entre les mains d'ouvriers expérimentes, les plus précieux des indicateurs du grisou. Nais il

est nécessaire qu'on sache s'en servir, et qu'il soit bien entendu que ces indicateurs ne sont sensibles qu'à la condition que l'on manuvre préalablement la mèche de manière à supprimer à peu près complètement, sans arriver ti l'extinction, la partie éclairante de la flamme de la mèche. L'auréole n'est visible, pour des teneurs de o,o3 à 0,04, qu'en employant cette précaution.

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Indicateurs spéciaux du grisou.

On a vu, par ce qui précède, que pour constater, par 'auréole bleue, la présence du grisou, il faut, lorsque la teneur de ce gaz est faible, diminuer considérablement l'éclat de la flamme. Cet éclat est en effet très grand par rapport à celui de l'auréole et masque celui-ci entièrement à la vue. Mais en diminuant l'éclat de la flamme on diminue la quantité de chaleur qu'elle développe et, par conséquent, aussi la hauteur de l'auréole, qui devient invisible pour les faibles teneurs. On a proposé de resnédier à cet inconvénient en regardant la flamme et l'auréole .à travers un verre bleu qui devrait arrêtes' les rayons émis par la flamme en laissant passer ceux qu'émet l'auréole. Nous avons expérimenté ce procédé qui ne nous a donné aucun résultat. Il est d'ailleurs aisé de comprendre qu'il en doit être ainsi, car le verre bleu absorbe presque complètement la faible lumière bleue émise par l'auréole, tout en laissant passer une fraction relativement considérable des rayons intenses qu'émet la flamme.

Nous avons d'abord pensé à remplacer la flamme de la lampe par une flamme chaude, mais non éclairante, telle que celle de l'hydrogène. Les essais faits dans le laboratoire ont été très satisfaisants, et nous avons pu constater ainsi avec certitude la présence de 1/4 p. too de grisou dans l'air qui entretenait la combustion. Nous avons construit, d'après ce principe, un appareil semblable aux briquets. à hydrogène. La flamme de l'hydrogène, allumée par de la mousse de platine, venait brûler dans le cylindre d'une lampe Mueseler. Ce cylindre, au lieu d'être en verre, était en métal et percé seulement d'une monture c,,lindrique.Gette monture était fermée par une loupe au moyen

de laquelle on pouvait observer la flamme avec plus de précision.