Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
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DE SUBSTANCES ISOMORPHES, ETC.
280 PROPRIÉTÉS OPTIQUES DES MÉLANGES CRISTALLINS
que les propriétés géométriques accordent à la maille élémentaire et que les propriétés physiques lui refusent. J'ai cru pouvoir ainsi, en m'appuyant sur les faits que
j'ai constatés dans un grand nombre de
substances et
qui deviennent chaque jour plus nombreux, donner une explication du dimorphisme. Il est clair, en effet, qu'une même substance à forme limite est susceptible, sous l'influence des circonstances qui président à la cristallisation et dont la nature nous échappe encore, de revêtir une forme dissymétrique lorsque les mailles du réseau ne se groupent pas ; une forme symétrique, au contraire, lorsque le groupement moléculaire s'est produit. J'ai cherché à démontrer l'exactitude de ces vues théoriques en faisant voir que dans certaines substances, telles que le grenat, on trouve tous les passages depuis le cas dans lequel le réseau dissymétrique élémentaire garde sa forme, jusqu'à celui où des groupements multiples de ce même réseau produisent un nouveau réseau composé qui possède exactement la symétrie cubique.
dissymétrique grâce aux règles très simples qui ont été indiquées plus haut. Depuis les beaux travaux de M. Des Cloizeaux sur les feldspaths on sait que le feldspath à base de potasse la forme
6 Si02, Al' 03 K2 0,
même substance possède deux formes incompatibles, l'une symétrique et l'autre dissymétrique. Si mes idées sur le dimorphisme sont exactes, la molécule cristalline de la pre-
peut se présenter sous deux formes cristallines extrêmement voisines l'une de l'autre, mais dont l'une, l'orthose, a la symétrie clinorhombique, et l'autre, le microcline, montre l'absence de symétrie du système triclinique. M. Des Cloizeaux a constaté d'ailleurs que le microcline présente presque toujours des groupements multiples, non moléculaires, qui sont précisément ceux qui devraient se faire entre les molécules pour que la molécule résultante eût la symétrie clinorhombique. J'ai montré, d'un autre côté, que rorthose présente tom jours des indices de groupements analogues à ceux du microcline, et j'en ai conclu, dans le mémoire déjà cité, que, d'accord avec la théorie que j'y proposais, r orthose ne diffère du microcline qu'en ce que les groupements qui s'accomplissent dans cette dernière espèce entre des parties finies, quoique assez petites, du réseau cristallin, se produisent, dans r orthose, entre des portions du réseau dont les dimensions sont comparables à celles de la maille réti-
mière forme peut être regardée comme formée par le
culaire.
Mais la théorie exposée dans ce travail permet de pousser
la démonstration plus loin. Supposons en effet 5
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qu'une
groupement, autour de certains axes de symétrie, de molécules identiques à celles de la seconde forme (*). Comme il est permis d'assimiler les molécules à des lames cristal-
lines très minces, les propriétés optiques de la forme symétrique devront donc pouvoir se déduire de celles de
M. Michel Lévy a confirmé cette déduction en montrant qu'elle est conforme à la relation qui existe entre les pro. priétés biréfringentes du microcline et celles de r orthose. Notre théorie nous permet de présenter la démonstration de M. Lévy sous une forme plus simple et plus exempte d'hypothèses.
(*) A moins cependant que les deux formes ne dérivent, par groupements, d'une autre forme plus dissymétrique encore. Je laisse ce cas de côté, n'ayant pas à examiner ici d'une façon complète un sujet que je n'aborde qu'incidemment.
Les molécules de microcline formeront une molécule composée douée de la symétrie binaire de r orthose, si deux
molécules se groupent de manière que l'une d'elles, supposée d'abord orientée comme la première, puisse être sup-