Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
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DE SUBSTANCES ISOMORPHES, ETC.
3o8 PROPRIÉTÉS OPTIQUES DES MÉLANGES CR tSTALLINS
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Fresnel en déduisit immédiatement que, lorsque la surface d'émergence est inclinée sur l'axe, le rayon se partage, à CHAPITRE IV.
la sortie, en deux rayons circulaires de sens inverse, et légèrement divergents. Cette conséquence, que M. Guy a récemment démontrée d'une manière directe et sans s'appuyer sur la décomposition de Fresnel, fut, comme on devait s'y attendre, confirmée par l'observation. Elle ne
pourrait, en effet, être inexacte qu'à la condition que la loi expérimentale de la rotation en raison de l'épaisseur le fût elle-même. Mais cette confirmation expérimentale ne saurait être considérée, ainsi qu'on le dit souvent, comme une preuve péremptoire de l'existence réelle de deux vibrations circulaires de sens contraire se propageant avec des vitesses,
inégales suivant l'axe du quartz. Il n'y a, à proprement parler, de réel dans un mouvement que le mouvement résultant ; tous les mouvements, en nombre infini, entre lesquels on peut le décomposer, n'ont jamais qu'une existence logique en quelque sorte. Il semble d'ailleurs, en lisant les écrits de Fresnel, que ce grand homme n'ait jamais eu d'autre prétention que de donner à la propagation lumineuse suivant l'axe du quartz une forme plus lucide et plus saisissante. Il pensait aussi, sans doute, que cette forme, si inattendue et si originale,
se prêterait mieux qu'aucune autre à la recherche
des
causes de la polarisation rotatoire. Cet espoir ne s'est guère réalisé, et la décomposition de Fresnel, déjà complexe pour la propagation suivant l'axe, ne s'est prêtée à la représen-
tation de la propagation suivant des directions inclinées qu'au prix d'une complication de plus en plus grande, et à mon sens bien superflue. Je pense donc que, tout en conservant cette décomposition pour l'étude de certains phénomènes à laquelle elle se prête de la façon la plus heureuse, il est inutile de continuer à en faire la base même de la théorie et de l'exposition des phénomènes.
RÉSUMÉ.
En résumé, dans le travail précédent nous avons appliqué la théorie de la double réfraction à deux cas profondément distincts.
Cristaux formés par des groupements moléPolarisation rotatoire des cristaux. eulaires. Dans le premier cas, nous avons étudié les modifications qui s'introduisent clans la biréfringence des cristaux lorsqu'au lieu de les supposer formés par un empilement
régulier de molécules parallélipipédique3 toutes identiques entre elles et semblablement orientées, on substitue à la molécule un certain enchevêtrement régulier et constant de molécules simples.
Nous avons vu que les propriétés optiques des cristaux ainsi composés sont régies, ou à peu près, comme celles
des cristaux simples, par un certain ellipsoïde inverse dont nous avons appris à connaître les constantes lorsqu'on donne celles des ellipsoïdes propres aux molécules composantes.
A proprement parler, ce premier cas peut être résolu sans hypothèse, ou plutôt sans autre hypothèse que celle qui consiste à admettre que les molécules diverses qui entrent dans
la structure du cristal gardent, dans cet
assemblage, les propriétés optiques qui leur appartiennent dans les cristaux où chacune d'elles entre seule. Cette hypothèse ne peut d'ailleurs être qu'approximative. Il est hautement vraisemblable, en effet, que lorsque des molécules de natures diverses sont mises en contact, il doit se manifes-
ter certaines altérations mutuelles dans les propriétés phy.