Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
Page : Image 198
Révision de 10 janv. 2015 13:47:22, edited by Anonymes
3 68
LES LIGNITES
prébasaltique bohémien avec celles de l'étage
DANS LE NORD DE LA BOHÈME. inférieur
de Leipzig et démontre leur identité complète, aussi bien sous le rapport de la flore fossile qu'au point de vue pétrographique. Il en conclut que le système de Saatz est plus ancien que l'argile marine à septaria de Leipzig, dont le dépôt remonte incontestablement à l'éocène moyen, et qu'il doit être lui-même rattaché à cette époque, et non à l'éocène supérieur comme on l'avait admis jusque-là. Il classe comme appartenant à cette dernière époque les roches vitreuses et les tufs de l'étage basaltique. Il arrive enfin à assigner à l'étage supérieur de la formation lignitifère bohémienne un âge contemporain du Méditerranéen ancien, correspondant par conséquent au miocène inférieur. Tous ces résultats se trouvent résumés clans un tableau dont j'ai cru intéressant de reproduire ci-contre un extrait. E.
MODE DE GÉNÉRATION DU LIGNITE.
Nous avons dit précédemment que le bassin à lignites de la Bohême septentrionale formait très probablement, à l'époque tertiaire, une sorte de mer méditerranéenne séparée en partie par l'Erzgebirge du grand océan qui recouvrait alors l'Allemagne du Nord. La formation de cette mer doit sans cloute être attribuée à un affaissement lent et graduel du sol, au début de l'époque éocène, au pied de l'Erzgebirge et parallèlement à cette chaîne. Cet affaissement était vraisemblablement analogue à ceux qui ont été de nos jours si nettement constatés sur les côtes de la Scandinavie et de la Dalmatie, et qu'on a désignés sous le nom générique d'affaissements séculaires. Il faut espérer que les nivellements de précision qui s'exécutent en ce moment dans tous les pays civilisés permettront bientôt de reconnaître les mouvements analogues de l'écorce terrestre dans l'intérieur des continents.
369
L'hydrographie du bassin tertiaire bohémien serait difficile à reconstituer exactement. Le relief orographique a été profondément modifié depuis, tant par de nouveaux soulèvements que par la progression de l'affaissement luimême ou par les érosions, et il n'a gardé que des rapports éloignés avec l'allure primitive des couches. Il
est toutefois certain qu'a cette époque, les grands
cours d'eau comme l'Elbe, l'Eger et la Biéla existaient déjà
et venaient déverser dans les eaux peu profondes de la nier intérieure les débris arrachés par eux aux formations avoisinantes.
Pendant que les sables se déposaient dans le voisinage immédiat des embouchures, les fines particules d'argile étaient entraînées au centre et s'y accumulaient en bancs épais. On les retrouve aujourd'hui, transformées par la chaleur et la pression en schistes argileux, au mur et au toit des couches de combustible, ou même intercalées dans le charbon sous forme de nerfs. Sur cette assise d'argiles imperméables s'est développée la puissante végétation à laquelle on doit le lignite, et dont ou retrouve etrouve
des restes fossiles en plusieurs points du
Ce devait être probablement une végétation de tourbières.
On ne s'expliquerait pas autrement la formation d'une couche de charbon de 14 mètres de puissance moyenne, correspondant à au moins 3o mètres d'épaisseur de débris, Si l'on en juge d'après nos tourbières contemporaines. La présence dans le lignite même, ou dans les couches avoisinantes du toit et du mur, de restes fossiles bien caractérisés des eel' époque éclaircirait singulièrement cette délicate. Malheureusement, les rares débris fossiles, racines, tiges ou feuilles, que l'on retrouve, sous forme de fragments ou d'empreintes, dans les argiles du toit de certains gîtes, sont
en général si peu nets qu'il est impossible de les définir