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LES LIGNITES

DANS LE NORD DE LA BOHÈME.

toit, des gaz hydrocarburés résultant de cette action chimique, qu'il faut attribuer les imprégnations charbonneuses que l'on constate dans les schistes recouvrant les bancs de lignite ou s'intercalant au milieu d'eux sous forme de nerfs, Région est.

Pendant qu'à l'ouest de l'Elbe

se déve-

loppait progressivement et sans secousses une puissante végétation de tourbières, la région est était le théâtre d'une suite de violents cataclysmes. lise produisait, dans la vallée de Grosspriesen, aux environs de Leitmeritz, ainsi que nous

rayons déjà dit plus haut, une série d'éruptions vitreuses se succédant à des époques rapprochées. Pendant les intervalles de calme, il se développait, sous l'influence d'un climat presque tropical, de véritables forêts, peuplées d'arbres

des pays chauds, et notamment de palmiers. On retrouve aujourd'hui les restes de cette végétation sous la forme d'un lignite gras, luisant, très pur et très estimé, exploité à Sales! et à Binnove. Dans ces deux localités, on ne compte pas moins de treize couches de combustible, de or',8o au plus d'épaisseur, séparées par des

bancs de tufs et traversées dans tous les sens par des éruptions de roches vitreuses qui ont, à leur contact, transformé le lignite en coke. On retrouve également, au sein même

des couches, de véritables bombes volcaniques, entourées de charbon cokeifié et renfermant des druses tapissées intérieurement de superbes cristaux d' analcime. Mais le fait le plus remarquable encore, c'est l'admira-

ble état de conservation dans lequel on retrouve, emprisonnés dans le tuf et au contact immédiat des charbons, les restes fossiles de la flore de cette époque, débris de troncs et

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effet que la flore génératrice du lignite du bassin de Leitmeritz possédait de grandes analogies avec la flore actuelle de l'Amérique centrale et avec celle qui s'épanouissait à l'époque tertiaire dans le bassin de Gascogne.

S 3.

NATURE ET COMPOSITION DU LIGNITE.

A. - LIGNITES SECS DU BASSIN DE SAATZ-TEPLITZ.

Le lignite du bassin de Saatz-Teplitz peut être classé parmi lignites secs ou lignites proprement dits.

Son aspect est terne et sa couleur d'un brun assez clair, avec un faible éclat résineux. Tantôt il se divise nettement suivant des plans de clivage parallèles à la stratification, tantôt, au contraire, il se partage en prismes normaux à celle-ci. Sa cassure est conchoïdale. Il est dur, mais en même temps très fragile ; il se brise facilement sous le choc du marteau. Sa poussière est brune. Sa densité varie en

moyenne entre 1,20 et 1,25 ; le mètre cule, pris à l'état fragmentaire, pèse environ 075 kilogrammes. Il brêle avec une flamme bleuâtre en répandant une odeur de cyanogène qui décèle la présence de l'azote dans sa composition. Réduit à l'état de poussière fine il devient très inflammable. La flamme d'un bec de gaz détermine une sorte de déflagration dans une atmosphère fortement chargée de ces poussières (*). Toutefois je n'ai pas con-

naissance qu'il se soit produit des accidents dus à cette cause, bien que dans la plupart des mines on travaille à feu nu et qu'on y emploie la poudre. Exposé à l'action de l'air, ce lignite se délite rapidement

de tiges, empreintes de feuilles, de fruits, etc... C'est la détermination botanique de ces débris fossiles, qu'on a pu

faire du reste avec une grande précision, qui a permis d.e reconnaître l'existence en Bohême, pendant la période

tertiaire, d'un climat presque tropical. On a constaté en

(*) On sait que l'inflammabilité des poussières de combustibles minéraux croît, toutes choses égales d'ailleurs, avec la proportion d'oxygène qu'ils renferment. La poudre de lycopode ou de lignite jouit de cette propriété à un très haut degré, tandis que les poussières d'anthracite en sont presque totalement dépourvues.