Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
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LES LIGNITES
incendie se manifeste quelque part, à la suite d'un éboulement, par exemple, est-on obligé, la plupart du temps, de barrer le quartier et de l'abandonner en sacrifiant ainsi de vastes massifs. Il n'y a pas, en effet, possibilité de lutter contre la rapide propagation du feu, attisé par l'afflux d'air qui arrive de tous côtés. Le mode seul de traçage entraîne donc déjà par lui-même des pertes importantes.
Ces pertes sont plus grandes encore dans le dépilage, surtout lorsqu'on ne pousse pas le havage vertical jusqu'au toit lui-même : l'éboulement ne se fait, en effet, dans ce cas, que très imparfaitement et en forme de cloche. De plus,
le charbon étant fatigué, on en obtient une très grande partie à l'état de menu, Il faut ajouter à cela les murs de charbon entièrement perdus qu'on est obligé de laisser, comme protection contre les incendies et les inondations.
Tout compte fait, cette méthode ne permet guère d'extraire plus de 4o à 5o p. ioo du charbon disponible. Le foudroyage par grands piliers, par cela seul qu'il exige un traçage plus sommaire, évite une partie des inconvénients que je viens de signaler. Il nécessite moins de
frais d'entretien pour les galeries; il permet de circonscrire et d'isoler plus facilement les foyers d'incendie; il fatigue moins le charbon et donne par suite moins de menu au dépilage : il n'est dès lors pas étonnant de voir le rendement moyen s'élever ici à Go ou 8o p. 100 du charbon exploitable. L'exploitation par tranches inclinées est naturellement indiquée toutes les fois que la couche est interrompue par
des nerfs argileux, assez épais pour qu'on n'ait pas à craindre de voir les incendies des vieux travaux supérieurs se propager à travers ces nerfs jusque dans les chantiers de l'étage inférieur. Elle peut également être pratiquée quand les argiles du toit sont peu pyriteuses ou bien encore quand le toit remplit,
DANS LE NORD DE LA BOHÈME.
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en s'éboulant, tous les vides et s'oppose ainsi à la naissance spontanée des incendies. L'exploitation par tranches horizontales s'applique plus spécialement aux cas où la couche possède une puissance exceptionnelle, ou une inclinaison très prononcée. Elle peut se combiner, ainsi que la précédente, avec le foudroyage par grands ou par petits piliers et participe alors aux avantages et aux inconvénients sus mentionnés de ces deux manières de procéder. A toutes les causes de déchet signalées dans les méthodes précédentes, il convient d'ajouter l'émiettement du charbon au jour, sous l'influence de l'air. On voit qu'en résumé, et
par suite de ces influences diverses, le rendement des méthodes d'exploitation, même les meilleures, usitées dans
le bassin, ne dépasse guère 5o à Go p. 100 du charbon utilisable. D. - ROULAGE. La régularité et la puissance exceptionnelles de la couche, d'une part, et de l'autre, la solidité du charbon qui dispense de boiser les galeries, ont permis d'établir, dans presque toutes les exploitations, un réseau de voies de roulage hautes et spacieuses. J'ai dit plus haut que les grands niveaux de la mine Britannia n'ont pas moins de
h mètres de largeur et 2°',5o de hauteur. Dans de pareilles conditions, la traction par chevaux est possible presque partout, et les voies ferrées, partant du puits, pénètrent jusqu'aux chantiers mêmes de dépilage. Les bennes sont roulées par les piqueurs eux-mêmes jusqu'aux Plans inclinés, au bas desquels elles sont formées en trains et emmenées par des chevaux jusqu'au puits d'extraction. A la mine Britannia, les trains sont composés de dix
bennes et conduits par un cheval au trot sur des niveaux de roulage de 400 à 5oo mètres de longueur. -La mine de Br-Cu possède plus de /Loo mètres de voie