Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
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LES LIGNITES
près de même valeur que la houille, et il en résulterait, pour
l'avenir du bassin qui fait l'objet de cette étude, des avantages immenses. Un grand nombre d'ingénieurs se sont occupés de cette question et ont multiplié les essais en vue d'arriver à débarrasser, au moins partiellement, les lignites de leur eau. Ces essais ont porté tantôt sur le lignite gros, dans le but d'augmenter sa valeur industrielle ; tantôt sur les menus eux-mêmes, en vue de leur trouver un emploi. Quoique ces tentatives n'aient abouti à aucun résultat définitif et concluant, je crois néanmoins utile d'en dire quelques mots ici, ne serait-ce que pour indiquer les difficultés que présente le problème.
DANS LE NORD DE LA BOHEME.
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à toutes ces pertes le menu lignite employé par le chauffage de la grille et la marche du ventilateur, on reconnaîtra combien ce procédé était peu satisfaisant. Avec les lignites de Bohême, plus résistants et moins riches en eau que ceux de Carinthie, on eût peut-être obtenu des résultats un peu meilleurs; mais jamais il n'eût été possible de traiter économiquement, par une méthode aussi lente, la production d'un grand puits.
h. Carbonisation, - Les lignites du bassin de SaatzTeplitz ne renferment pas en eux-mêmes assez de matières collantes pour donner un coke soudé et résistant. Le rap-
port de l'hydrogène à l'oxygène n'y est, en effet, que de
1/4 au plus, au lieu de 1/2, comme dans les houilles A. - PRÉPARATION DU LIGNITE GROS.
a. 1J>ssiccation. - On a d'abord songé à la dessication pure et simple dans des fours à température lentement croissante. On espérait ainsi éviter . l'éclatement des morceaux qu'eût infailliblement produit le dégagement brusque, à
l'état de vapeur, de l'eau contenue dans le lignite. Des essais de ce genre ont été faits avec les lignites de Kiiflach (Carinthie). Seize chambres de torréfaction avaient
été disposées en deux séries adossées l'une à l'autre. On chargeait un peu plus d'un tonne de lignite brut par chambre ; puis on faisait circuler dans l'appareil un courant de gaz chauds produits par un foyer spécial. Mais, bien que la hauteur de charge fût assez faible, il ne fallait pas
moins de vingt-quatre heures pour arriver à un degré de dessiccation convenable. On ne pouvait produire avec cet appareil que 16 à 20 tonnes au plus de combustible sec par jour, chiffre tout à fait insignifiant. On avait, avec cela,
4 p. loci d'incuits et un déchet, considérable résultant de la réduction d'Une partie de la charge en petits fragments.. Le produit obtenu était en outre très fragile. Si l'on ajoute.
grasses. Aussi tous les essais de carbonisation n'ont-ils donné que des produits fragiles et sans consistance, impropres à la plupart des usages. Il n'en est pas de même d'expériences assez curieuses qui ont été faites, en vue d'une dessiccation et d'une carbonisation partielles, par MM. Gcedsche et Teischl, au puits d'Allemagne, à Schallan, près Teplitz.
Ces expériences ont donné des résultats assez remarquables, pour que peut-être il soit permis d'y voir, pour l'avenir, la solution du problème qui nous occupe. On avait trouvé à la base d'une halde de menus en feu, de petits fragments de lignite qui avaient pris complètement l'aspect de l'anthracite. Leur poids spécifique avait augmenté ; la cassure, devenue brillante, contrastait avec l'aspect mat du lignite. Au feu de forge, ces fragments se comportaient absolument comme de l'anthracite.
L'explication la plus naturelle de cette transformation paraît être la suivante la chaleur, en montant progressivement de la partie inférieure du tas vers le haut, aurait tout d'abord chassé l'eau hygroscopique, et cela avec
assez de lenteur pour ne pas détruire la cohésion des mor-