Annales des Mines (1881, série 7, volume 19)
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LES LIGNITES
ceaux. Ceux-ci, devenus poreux, auraient ensuite absorbé
et condensé, à la manière de l'éponge de platine, drocarbures distillés par les couches plus chaudes
les hyplacées au-dessous. Cette absorption aurait encore été facilitée par
l'état de pression dans lequel ces gaz étaient maintenus la masse considérable de poussières et de menus très fins entassés au-dessus remplissant en effet les interstices, et empêchant l'échappement de ces gaz dans l'atmosphère. La chaleur, continuant à monter, aurait forcé ensuite les hydrocarbures ainsi condensés, et ceux préexistants, à se dégager à leur tour, en abandonnant, par le fait de leur décomposition partielle, un résidu de charbon. L'élévation très lente de la température, jointe à la pression considérable exercée sur la base du tas par toute la partie supérieure, auraient empêché le charbon de s'effriter ou de se boursoufler, par le dégagement des matières volailles, comme il arrive généralement quand on essaye d'en dessécher ou d'en carboniser une masse peu considérable. Une analyse de ces fragments anthraciteux, faite dans le laboratoire de l'école professionnelle de Chemnitz (Saxe),
a indiqué une teneur en eau de 5 p. ioo seulement, et a fait constater la disparition complète de la petite quantité de soufre que renferme habituellement le charbon cru. Le pouvoir calorifique absolu, calculé d'après les analyses, s'élevait à 6.2 oo calories, alors que celui du même lignite cru ne dépassait pas 5. 800 calories; ce qui représentait par conséquent une augmentation de 6o p. i 00. Le poids spécifique avait augmenté de 20 p. 100, et le charbon avait acquis une solidité qui lui permettait de supporter de longs transports. C'étaient là des qualités précieuses qu'il était intéressant de chercher à reproduire dans des essais en grand. C'est dans ce but que MM. Gcedsche et Teischl ont imaginé le dispositif suivant.
DANS LE NORD DE LA BOHÊME.
427 Les bennes de charbon cru étaient déversées, à l'aide d'un
culbuteur, au sommet d'un plan incliné, presque vertical, garni, sur une hauteur d'environ 5o mètres, d'un pavage en briques. Ce plan se raccordait à sa partie inférieure avec un four d'une dizaine de mètres de hauteur, dont la cuve était évasée vers le haut, en forme de trémie, de manière à maintenir la colonne de combustible adossée au plan.
L'intérieur de cette cuve renfermait une série de tubes
verticaux en fonte, légèrement évasés et réunis par le haut. Ces tubes avaient 5 mètres de hauteur et une section horizontale elliptique de om,tio sur om,25. On les amenait au rouge, dans la partie moyenne, au moyen d'un foyer placé à cette hauteur. La partie inférieure était refroidie extérieurement à l'aide d'un jet de vapeur ou d'un courant d'eau froide.
Le charbon passait de la trémie dans ces tubes, où il était porté progressivement au rouge sombre, puis refroidi. En ouvrant un registre ménagé à la base de chaque tube, on faisait tomber le produit dans de petit wagonnets circulant sur des voies établies au-dessous.. Le travail se réduisait à l'amenée du charbon au sommet du plan, à son enlèvement au bas des fours et à l'entretien du foyer. Cette disposition reproduis' ait, comme on le voit, dans leurs traits essentiels, les conditions qui avaient dû présider à la formation des fragments anthraciteux trouvés dans les circonstances que j'ai indiquées plus haut. Des expériences faites par MM. Goedsche et Teischl sur
des lignites provenant des divers bassins de la Bohême, il résulte que les charbons de Dux-Osseg sont ceux qui donnent les échantillons les plus denses et les plus résistants, tandis que d'autres sortes se prêtent moins bien à ce traitement. L'installation d'un grand nombre d'appareils de ce genre serait surtout facile pour les mines situées dans le voisinage de