Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

Page : Image 25

Révision de 21 févr. 2015 09:40:20, edited by Anonymes

RAIL VIGNOLE ET RAIL A DOUBLE CHAMPIGNON.

COMPARAISON DES DEUX TYPES DE VOIE.

22

rapport à celui du patin, un excédent de dépense qui, suivant le prix des coussinets et suivant que la voie Vignole est ou n'est pas munie de selles, varie de 1.000 à 5.5oo fr., et se tient d'ordinaire entre 2.5oo et 4. 000 francs.

Au point de vue de la dépense des traverses, le tableau récapitulatif ne fait pas ressortir une différence marquée entre les deux types de voie. Pour les dix exemples de voie à double champignon, la dépense moyenne est de 6.559,75 par kilomètre, et pour les seize exemples de voie Vignole, 6.599,45. La différence serait donc insignifiante. Mais le résultat de la comparaison est évidemment trou-

blé par l'intervention du prix des traverses, très différent d'une compagnie à l'autre, car il varie dans les tableaux depuis 4,25 (Midi) jusqu'à , I 0 (Est) pour les traverses ordinaires et 8,5o pour les traverses de joint (Est) . Mais il est facile d'éliminer cette cause d'erreur en recherchant

directement dans les tableaux de détail le nombre des traverses par kilomètre pour chaque cas. Nous formons ainsi le tableau suivant : VIGNOI.E.

DOUBLE CHAMPIGNON.

Nord, fer, 37 kilog

1.167

Est, fer, symétrique

1.000

- fer, dissymétrique

1.000

Ouest.

1.250

Orléans, fer, 36k,500

1.091

Nord, fer, 37 kilog fer, 38 kilog

acier, 30k,300

Est, fer

- acier

Ouest. Orléans mod. P . Paris-Lyon- acier 1

acier, 38 kilog.

.

1.091

Midi

1.091

État

1.091

Moyenne

1.098

Méditerranée)rfer. acier'. 33 '3°°

État Dombes, acier. Perpignan b Prades Staatsbahn, acier. fer

-

Moyenne

1.167 1.167 1.250 1.167 1.250 1.125

1.167 1.333 1.125

1.000 1.077 1.000 1.130 1.144 1.152

1.150

Il ne faut pas perdre de vue, dans cette comparaison, que le nombre des traverses ne peut pas varier d'une manière

25

il en faut un nombre entier par longueur de rail, et beaucoup de particularités du tableau précédent continue ;

n'ont pas d'autre explication. Ainsi, pourquoi la compagnie d'Orléans n'emploie-t-elle que 1.091 traverses dans sa voie à double champignon, tandis que sa voie Vignole, qui n'est cependant posée que sur des lignes secondaires, en compte -1.167? Évidemment parce que ses rails Vignole ont 6 mètres et que, jugeant que c'était trop peu de six traverses, ce qui. qui faisait 3.000 par kilomètre, elle a dû aller jusqu'à sept, tandis que ses voies à double champignon sont en rails de 5,5o avec six traverses. 1)u reste, elle pose actuellement une septième traverse, au moins dans les parties de voies

les plus fatiguées, ce qui porte le nombre à 1.272 par kilomètre. La grande voie de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée est en rails de 6 mètres, ce qui ne comportait pas de solution intermédiaire entre 1.167 traverses (7 par rail) et 1.555 (8 par rail). D'autre part, les nombres indiqués aux tableaux n'ont

rien d'absolu, et pour un même type de voie, sur une même ligne, on fait varier le nombre des traverses suivant les conditions locales. Cependant ces nombres représentent la règle normale, et la discontinuité dont nous venons de parler doit disparaître jusqu'à un certain point dans la moyenne qui s'applique à des longueurs de rails assez diverses. Il n'est donc pas permis de refuser à priori toute valeur aux moyennes

du tableau précédent, qui comprend d'ailleurs tous les types importants du réseau français.

La moyenne générale pour la voie Vignole est de 1.150 traverses, et pour la voie à double champignon de 1.o98. La différence est d'un peu moins de 5 p. 100. Il paraît donc, jusqu'à preuve du contraire, résulter de ce qui précède que, toutes choses égales d'ailleurs, la voie Vignole comporte une augmentation de 5 p. ioo environ dans le nombre des traverses.