Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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RAIL VIGNOLE ET RAIL A DOUBLE CHAMPIGNON.
COMPARAISON DES DEUX TYPES DE VOIE.
On sait que si l'on appelle I le moment d'inertie de la section d'une poutre par rapport à un axe perpendiculaire à la direction de la charge et passant par le centre de gravité de la section, la tension de la fibre située à une distance V de ce centre est, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnelle au rapport
V
, et, par conséquent, si l'on
désigne spécialement par V la distance de la fibre la plus éloignée du centre de gravité, la résistance à la rupture
sera proportionnelle à
I
0,00000 8406 Rails à double champignon. 9639
Bans Vignole
Dierence. . Soit p. 100.
.
.
» »
I -§
0,00
VI
(sommet)
0081 1062
0,000 1334 1448
0119
»
6,0
»
35
ii71
(1)
5
(base)
S
0,0
0,000 1350 1448
0,0
331 096 035
»
)
(
11,8
333 096 037 10,5
Ce mode de comparaison des deux types de rails suppose
les portées égales, c'est-à-dire un même espacement des
V'
Si l'on compare les valeurs de v (fibre supérieure) et de
(fibre inférieure) portées au tableau, on trouve qu'en moyenne ces valeurs sont plus fortes pour les rails à double champignon que pour les rails à patin. Mais aussi les
poids sont plus considérables. Pour comparer les deux formes au point de vue du bon emploi du métal, il ,'faut évidemment diviser le rapport
V
qui mesure la résistance,
par la section du rail, qui est proportionnelle au poids. C'est ce que nous avons fait dans une colonne spéciale. Mais la résistance à la rupture n'est pas le seul point à
zonsidérer. La flexibilité a aussi son importance, et l'on sait que la flèche sous une charge donnée est en raison inverse du moment d'inertie. C'est pourquoi nous avons donne dans deux colonnes spéciales les moments d'inertie
et leurs rapports à la section. En se bornant aux formes actuellement adoptées sur les réseaux français, on obtient pour ces quantités les moyennes suivantes :
traverses dans les deux types de voie. On peut se demander
si le mode d'attache sur la traverse ne réalise pas un en-
castrement plus ou moins complet qui peut, à portée égale, modifier les conditions de résistance et de rigidité du rail. Il serait fort difficile de tenir compte exacte-
ment de cette circonstance par le calcul et même de savoir si l'on se rapproche plus ou moins de l'encastrement parfait avec le coin, qui serre le rail dans le coussinet, ou avec les deux tirefonds, qui pressent le patin sutla traverse.
On voit nettement par ces résultats que les rails à double champignon présentent, absolument parlant, une flexibi-
lité n'oindre et une plus grande résistance à la rupture, mais que cela provient uniquement de leur poids plus considérable. Les rails Vignole ont, au contraire, à section égale et, par conséquent, à poids égal, un avantage marqué. Le métal est donc mieux utilisé avec ce profil. L'avantage est surtout marqué en ce qui concerne la résistance à la base. Ce point est important à noter, car c'est
généralement par la base que commence la rupture des rails.
On arrive au même résultat, avec un avantage encore plus prononcé en faveur du rail Vignole, en comparant les rails à double champignon avec le rail P M de la compa-