Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
Page : Image 45
Révision de 28 janv. 2015 17:04:06, edited by Anonymes
COMPARAISON DES DEUX TYPES DE VOIE.
ÉPAISSEUR DU BALLAST
HAUTEUR
sur le bout de la traverse.
mètres 0,19 0,24 0,29
5 10 15
centimètres centimètres centimètres
RAU V1GNOLE ET RAIL A DOUBLE C1IAMPIGN0N.
CARRÉ
de
VALEUR
de
buttée.
la 'hauteur.
Proportionnelle. de la buttée.
0,0361 0,0576 0,0841
1,00 1,60 2,34
11 résulte des règles adoptées dans les diverses compagnies pour le réglage du ballast que l'épaisseur de celui-ci sur l'extrémité extérieure de la traverse varie depuis om,o5 (compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, Vignole) et om,o7 (compagnie de l'Ouest, Vignole) jusqu'à o'n,14 (État, double champignon) et on-. 15 (Midi, double champignon). Du côté
de l'entrevoie, l'épaisseur réglementaire, en général plus forte qu'en dehors, est cependant moindre à la compagnie
de l'Est, où elle se réduit à om,o4 pour la voie Vignole, tandis que dans les voies à double champignon de l'État et de l'Ouest, elle atteint omo 95 et on', 180.
Nous avons dit qu'en général dans les voies à double champignon, l'épaisseur du ballast est de 5 centimètres plus grande que dans les voies Vignole. Il résulte de ce qui précède qu'il y a là un élément de stabilité qui n'est peut-être pas sans importance. Sous le rapport du maintien de la situation des traverses par rapport à l'horizon et en particulier du surhaussement dans les courbes, nous n'avons aucune différence à signaler entre les deux voies. Un point, au contraire, sur lequel il y a une différence souvent invoquée, c'est celui du dévers du rail. En premier lieu, l'emploi des coussinets facilite la pose exacte du rail avec le dévers voulu. Ce dévers, en effet, est assuré par la construction même du coussinet, dont la semelle se pose simplement à plat sur une entaille parallèle à la face inférieure de la traverse. Cette entaille est donc facile à faire et, à cause de la longueur de la semelle, un petit défaut dans
65
la façon de l'entaille n'a pas grande conséquence. Le sabot est d'ailleurs mis en place à l'atelier même, où le sabotage peut être vérifié avec grand soin. Avec le rail à patin, l'entaille, qui n'a que la largeur de celui-ci, doit recevoir très exactement une inclinaison égale au dévers, un vingtième en général. On comprend qu'il est difficile d'y parvenir avec une entière précision , surtout lorsque le travail est fait à la main et sur place. Le travail
à la machine, adopté aujourd'hui par les compagnies de l'Est, du Nord et de l'Ouest, comporte beaucoup plus de précision et semble constituer un réel progrès. Néanmoins il n'assure pas encore d'une manière absolue l'exactitude du dévers, qui dépend du serrage des tirefonds. Mais il faut ensuite que le dévers se maintienne dans le service. Si nous supposons que le champignon de roulement soit soumis à un effort horizontal tendant à renverser
le rail en dehors de la voie, il faudra que le moment de renversement soit équilibré par le couple que forment, d'une part, la résistance des attaches intérieures qui tendent à être arrachées, d'autre part, la réaction de la traverse sur l'autre bord de la surface d'appui. Avec le rail à patin, le moment de renversement a pour bras de levier la hauteur du rail, le couple de stabilité a pour bras de levier la largeur du patin, soit environ mo cen-
timètres, au plus 15 centimètres, dans le rail P M de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée. Avec le double champignon, le moment de renversement est plus grand,
car son bras de levier est augmenté de l'épaisseur de la semelle du coussinet, environ un tiers de sa valeur; mais le couple de stabilité a pour bras de levier la distance des at-
taches du coussinet, qui est de 2 0 à 27 centimètres, ou plutôt la distance des attaches intérieures au bord extérieur du coussinet. Admettons seulement 20 centimètres. On voit que les forces qui constituent ce couple et qui tendent, d'un côté, à arracher les attaches, de l'autre, à écraser le bois, -
f,