Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

Page : Image 86

Révision de 23 févr. 2015 22:11:58, edited by Anonymes

EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR A BEL

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 145

De certains phénomènes observés dans les expériences avec les poudres incombustibles, il paraît probable, toutefois, qu'il peut intervenir un autre mode d'action, fort important et tout à fait distinct, l'action d'une matière solide finement divisée et chauffée, susceptible de déterminer l'inflammation de mélanges gazeux qui ne pourrait pas avoir lieu sous l'influence seule d'une flamme. Tout ce sujet fera l'objet, de la part de la commission royale sur les accidents de mines, des études complémentaires qu'il demande ; mais les expériences entreprises

augmentés en importance par les poussières charbonneuses que la première inflammation du mélange gazeux soulève et fait entrer en action. Les expériences sur les poussières, dont les résultats sont donnés dans ce rapport, ont montré qu'une proportion de

144

par moi sur des mélanges de grisou et d'air et de pousces dernières sières de Seaham ou d'autres provenances, ayant fourni des résultats concordants avec ceux des preont pleinement confirmé les faits bien établis mières, déjà, en partie, par les expériences de M. Vital et de M. Gal-

loway, à savoir que les poussières charbonneuses provoquent, étendent et aggravent les explosions de grisou dans les mines, par suite de la rapide inflammabilité du combustible finement divisé et de sa facilité à se mettre et à rester en suspension dans les courants d'air, et qu'elles

peuvent aussi elles-mêmes entrer en action comme une matière brûlant violemment et rapidement et même comme

une matière explosive, par l'intermédiaire d'une proportion de grisou telle que, par elle-même seule, elle ne constituerait pas un danger. Les expériences ont, en outre, démontré que, en dehors de toute inflammabilité propre qu'elles peuvent posséder par suite du charbon qui les constitue partiellement ou principalement et par lequel elles agissent plus ou moins sérieusement en augmentant l'importance des explosions, la chaleur et le feu qui les suivent, les poussières dans les mines de houilles peuvent agir comme une matière solide finement divisée, pour déterminer l'inffammation de mélanges oià entrent de très faibles proportions de grisou et, par suite, pour développer des effets ex-

plosifs qui, bien que faibles dans le début, peuvent être

2 p. loo seulement de grisou dans des courants d'air animés de 3 mètres de vitesse à la seconde peut être enflammée par la poussière du charbon, ou, ce qui revient au même quant au résultat, que de petites proportions de grisou peuvent déterminer une inflammation des poussières et la propagation de la flamme. Dans quelques expériences sur des courants de très faible

vitesse (om,5o par seconde), avec les poussières les plus sensibles, celles de Leycett, on a trouvé que lorsqu'un mélange chargé de poussières, qui tenait seulement 1,25 p. 100 de gaz, atteignait la flamme d'une lampe à feu nu, elle était entourée par une large frange remplie de particules de poussières incandescentes. Si la proportion de gaz atteignait 1,5 p. ioo, une longue traînée d'étincelles se produisait aussitôt, puis bientôt une grande flamme, et après un court intervalle le mélange de poussière et d'air avec cette faible quantité de grisou brûlait d'une extrémité à l'autre de la conduite. Dans son premier mémoire à la Société royale, M. Galloway a décrit une série d'observations attentives sur l'effet de divers mélanges de grisou d'une nature particulière sur la flamme d'une lampe de sûreté; ce qui, malgré les efforts persévérants de beaucoup de travailleurs intelligents qui ont essayé de constituer une méthode pratique et sûre de déterminer souterrainetnent la proportion du grisou contenu dans l'air, reste encore le seul moyen de rechercher ce gaz et d'en déterminer approximativement la quantité. Ces observations montrent qu'il est extrêmement difficile de reconnaître une proportion de moins de 2 p. 100 de grisou dans l'atmosphère d'une mine, et cette Tome XX, ,88i.