Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL
SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES.
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action de la chaleur ; ces indications étaien t très légères dans
provenant d'autres mines où sont survenues de récentes
quelques cas et considérables dans trois échantillons seulement : Q (rnuraillement sur le côté du retour des portes de
catastrophes a montré que les plus sensibles parmi les premières le sont un peu moins que celles de Leycett (puits -Fair Lady) qui tiennent le premier rang parmi toutes celles expérimentées. Les poussières de Leycett correspondent à
la galerie Polka), R (plan de la machine du district n' grand tournant) et T (sol de la galerie de circulation du district n0 1). Les deux échantillons pris au sol et sur les boisages dans le travers-bancs courbe du tour des puits, à proximité du point où un coup a été tiré au moment de l'explosion, ainsi que l'échantillon du voisinage de la machine de Maudlin
très peu près, au point de vue de la composition et de la densité, à la poussière de charbon la plus pure de Seaham ; leur sensibilité quelque peu supérieure est peut-être attribuable à ce qu'elles restent plus uniformément suspendues
dans le courant, mais peut-être aussi à quelques particu-
ne portent aucune trace d'une action de la chaleur.
larités physiques.
Les échantillons de Seaham montrent des différences considérables comme richesse en charbon, finesse, unifor-
Une des poussières de Seaham des plus sensibles (la troisième à ce point de vue) contenait la plus faible proportion de charbon de tous les échantillons et était
mité de division, densité, etc.; la proportion de charbon varie de 96 à 54 p. i oo dans les échantillons desséchés et criblés. Li. L'examen chimique et microscopique ne fournit aucune donnée permettant de dire jusqu'à quel point les poussières peuvent avoir joué un rôle pour produire, augmenter ou transmettre l'explosion de Seaham.
Mais il y avait preuve évidente de l'existence de poussières partiellement brûlées en plusieurs points très distincts les uns des autres et dans diverses directions. Les divers échantillons différaient considérablement les uns des autres en sensibilité, c'est-à-dire dans la propriété de déterminer l'inflammation d'un mélange d'air et de grisou en telles proportions qu'il ne serait pas inflammable par lui-même au contact de la flamme d'une lampe, ou, eu égard à la proportion de grisou nécessitée par les divers échantillons pour leur donner des propriétés explosives, une fois mis en suspension dans l'air. Les poussières de Seaham les plus sensibles étaient les plus riches en charbon et celles qui tenaient les plus fortes proportions de poussières très fines. La comparaison des poussières de Seaham avec celles
formée de matière incombustible pour la moitié environ de son poids.
Les expériences spéciales faites à la suite de cette observation ont montré que des poudres absolument incombustibles, non susceptibles d'un changement chimique par
l'action d'une flamme, sont peu inférieures à la poussière de Seaham la plus inflammable et la plus sensible pour déterminer l'inflammation d'un mélange d'air et de grisou inflammable par lui-même. Des mélanges d'air et de grisou en proportions voi-
sines de celles où ils s'allumeraient au contact d'une flamme sont enflammés instantanément s'ils contiennent en suspension quelques particules seulement de ces poussières incombustibles ou de celles de Seaham et d'autres houillères.
Cet effet paraît attribuable, tout au moins en partie, au fait que ces particules de poussières, en passant à travers une flamme, deviennent immédiatement incandescentes et, par suite, localisent et augmentent la chaleur en ces points et de la sorte déterminent l'inflammation du mélange de grisou et d'air qui les entoure. Mais quelques phénomènes