Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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SUR LA NATURE DE L'ACIER
LE PLUS CONVENABLE POUR LES RAILS.
se couvrent d'une croûte de rouille, qui bientôt est assez épaisse pour former une sorte d'enduit protecteur, tandis que la table est sans cesse décapée par le passage des trains,
et rendue par là d'autant plus oxydable. La rouille proprement dite, c'est-à-dire le peroxyde hydraté, n'a pas le temps de se développer, mais le protoxyde, ou le sous-oxyde,
ne s'en forme pas moins d'autant plus activement que la surface est mieux décapée. Cette pellicule oxydée est plus
friable que le métal intact; donc l'oxydation
favorise
l'usure. Or cette oxydation est d'autant plus énergique que
l'acier est plus impur et surtout plus manganési fère. Le manganèse, en effet, est plus oxydable que le fer, et l'on
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Je me contente de citer les résultats les plus saillants. Le fer soudé ordinaire (puddlé), tenant 1,20 p. ioo de matières étrangères, celles-ci étant surtout composées de phosphore et de scories, a perdu en 17 jours 79 p. i oo de son poids primitif. La tôle de chaudière en bon fer soudé de la forge de Tudhoê
La tôle en fer soudé supérieur (best-best) de la même usine
46,4 p. 100 34,7
L'acierBessemer, moyennement dur, 1 3p. 100.11 contenait : Carbone
0,330 p. 100
Phosphore. .
1,008
Soufre
. .
0,075 p. loo
sait que les gueusets de fonte manganésifère (de spiegel) se couvrent plus rapidement d'une épaisse croûte d'un noirbrun foncé que les fontes ordinaires. Et, quant à l'impureté en général, les expériences de l'habile constructeur Adamson, de Manchester prouvent nettement que le fer et l'acier sont d'autant plus oxydables qu'ils sont plus impurs. Voici le résumé de ses expériences, faites en vue de constater la force de résistance des diverses sortes de fer et d'acier à l'action corrosive de l'eau de mer (*). M. Adamson a plongé, dans de l'eau, acidulée par 1 p.100 d'acide sulfurique concentré, une série de plaques de fer et
Manganèse .
d'acier de même poids et de même surface, préalablement dé-
culier, est ici évidente ; aussi M. Adamson en conclut-il qu'il faut préférer, pour les coques de navires, la tôle d'acier à la tôle de fer soudé ; et qu'en fait d'acier fondu, il faut choi-
pouillées à la lime et à la meule sèche de tout oxyde adhérent. Ces plaques furent laissées dix-sept jours dans cette eau acidulée, mais repesées toutes les vingt-quatre heures pour constater les progrès de la corrosion. Eh bien, ces expériences prouvent que le métal est d'autant moins attaqué qu'il est plus pur ; et quoique l'oxydation soit ici aidée par l'acide, il est pourtant évident que les conditions ne diffèrent guère de celles de l'air, où l'eau et l'acide carbonique doivent agir sur le fer à la façon de l'eau légèrement sulfurique. (*) Journal of the iron and steel Inslitute, 1878, p. 398
.
Silicium
0,065
0,022
'dotal.
1,500
L'acier Bessemer doux, seulement 4,8 p. ioo. Il contenait : Carbone
0,115 p. 100
Phosphore. .
Manganèse . .
0,504 0,055
Soufre Total
Silicium
.
.
o,057 p. 100
o,o8 0,739
Enfin le fer fondu pur, ne contenant que o,o4o de phosphore avec de simples traces de carbone, manganèse, silicium et soufre, a perdu moins encore que l'acier Bessemer doux.
L'influence des impuretés, et du manganèse en parti-
sir le métal le moins carburé et le moins manganésé. Or n'est-il pas évident que les rails aussi s'oxyderont d'autant moins qu'ils seront plus purs, c'est-à-dire plus doux, et ne doit-on pas en conclure que, si les rails doux s'usent moins
que les rails durs ou plutôt impurs, cela tient à l'action corrosive plus énergique de l'air humide sur ces derniers? Il faudrait surtout éviter une trop forte proportion de manganèse dans les rails, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des forges depuis quelques années.