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EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES

pothèse tout à fait gratuite des ingénieurs et directeurs porte assez juste.

La divergence n'est pas très grande entre les représentants des ouvriers et les inspecteurs du gouvernement. Suivant les premiers, l'inflammation a dû se produire aux lampes à feu nu dont on faisait usage au bas du puits intérieur de service c. L'importance des désordres constatés dans

toutes les directions au bas de ce puits leur fait mettre en ce point l'origine de l'explosion. De plus, c'est le seul des divers points (l'origine admissibles où l'on puisse trouver une explication raisonnable de la présence du grisou. On fait, en

effet, observer que l'aérage du puits, d'après sa situation, se faisait indifféremment dans les deux sens, soit en montant de la couche Hutton vers Main-Goal, soit inversement; il pouvait donc y avoir par moments stagnation de l'air dans ce puits. Or, à l'ouest de ce puits, se trouvait une galerie formant cul-de-sac qui n'était séparée des voies de retour d'air que par une porte h. Une autre galerie placée dans les mêmes conditions se trouvait en 1 à l'est du puits intérieur. Avec une pareille disposition, il n'est pas impossible que, sous certaines circonstances, avec une fausse manoeuvre de portes notamment, du grisou ait pu refluer des retours d'air jusqu'aux lampes à feu nu du bas du puits en quantité suffisante, sinon pour rendre l'atmosphère explosible par la seule présence du grisou, du moins pour la rendre explosible, d'après les expériences spéciales du professeur Abel, après un mélange avec les poussières qui se trouvaient en ce point; on fait, en effet, observer que tout près du puits, à l'est, on travaillait précisément à la poudre pour faire des réparations dans la galerie principale d'en-

trée d'air : des coups de mines venaient d'être tirés, au moment même de l'enquête l'a effectivement établi, l'explosion, ou tout au moins très peu de temps auparavant. On peut donc trouver là, par suite de toutes ces circonstances, les conditions qui suffiraient, d'après les con-

DE SEAHAIII ET DE PENYGRAIG.

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clusions du professeur Abel, pour produire une explosion. Tout en reconnaissant la possibilité que les choses aient pu se passer de la sorte, les inspecteurs du gouvernement inclineraient à placer de préférence l'origine de l'explosion plus près du puits d'entrée d'air, au point z, Vers l'extrémité ouest du travers-bancs courbe. Ils font remarquer que l'état de certains dommages concorde difficilement avec l'hypothèse des représentants des ouvriers; que de plus rien n'autorise à supposer qu'une fausse manoeuvre de portes ait pu amener du grisou. Suivant eux, l'inflammation a dû être produite par un coup de mine tiré en z par l'ouvrier Brown, coup de mine qui, en tout état de cause, ainsi que l'enquête l'a fort bien établi, a dû partir au moment même de l'explosion. Le coup n'a pas fait long feu ; mais il paraît avoir été surchargé et susceptible par suite de donner un grand volume de flamme. Cette partie de la mine étant tout particulièrement poussiéreuse, les inspecteurs ser-

raient donc conduits à ne voir dans cet accident qu'une explosion de poussières.

Il est incontestable qu'en plaçant l'origine de l'explosion en ce point z, on éprouve moins de difficultés à expliquer rationnellement la situation des choses constatée après l'accident, et notamment cette singularité que la galerie principale, si bouleversée au delà dans toutes les directions, était restée absolument intacte en ce point. Mais outre que le sens et l'intensité des projections produites sont des bases fragiles pour asseoir un jugement motivé sur une explosion, tant les effets en sont parfois capricieux, les inspecteurs du gouvernement sont, de leur côté, obligés, pour expliquer la présence du grisou, même dans la faible proportion nécessaire, d'après les expériences du professeur Abel, à faire une hypothèse plus hasardée, sans aucun doute, que celle des représentants des ouvriers et qui, à tout prendre, est presque du même

ordre que celle avancée par les ingénieurs et directeurs.