Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES IIOUILLERES
En effet, à moins de rejeter à priori le travail du professeur Abel, il faudrait, pour qu'une explosion par les poussières sous l'influence d'un coup de mine ait été pos-
sible en ce point, que l'atmosphère tint au moins 2 1/2 p. ioo de grisou. Comment expliquer une pareille quantité de grisou à 15o mètres seulement du puits d'entrée d'air, dans une houillère aussi ancienne, dans des galeries d'entrée d'air où circulaient des volumes aussi considérables que ceux précédemment cités, dans des points enfin où, suivant l'expression de M. Lindsay Wood, l'éminent ingénieur du nord de l'Angleterre, on était autorisé à consi-
dérer le tirage à la poudre, en ce qui concerne le grisou, comme aussi peu dangereux que dans les falaises de la mer du Nord? Pour répondre à cette objection, les inspecteurs du gouvernement ont supposé qu'il avait pu y avoir stagnation de l'air dans la galerie nord du groupe des deux galeries par lesquelles l'air frais pouvait passer du traversbancs courbe dans le district de Maudlin : cette stagnation aurait pu suffire pour que la quantité de grisou nécessaire
suintât dans la galerie qui traverse en ce point la grande faille et, par suite, une partie dérangée. On ne sera pas étonné qu'une pareille hypothèse, ne reposant d'ailleurs sur aucun fait constaté, n'ait pas pu être acceptée par certaines personnes qui plaçant, comme les inspecteurs, l'origine de l'explosion au coup. de mine de Brown, ont préféré, à tant faire des hypothèses, admettre que l'inflammation des poussières ténues et sèches en grandes tuasses, comme il s'en trouvait en ce point de la mine, pouvait suffire à elle seule pour tout expliquer; Le rapport et les conclusions du professeur Abel enlèvent
tout crédit à cette explication qui nous relance dans le domaine des hypothèses ne s'appuyant ni sur des faits ni sur des expériences ; aussi bien, comme quelqu'un l'a avec raison fait remarquer dans l'enquête, si les poussières seules pouvaient suffire pour provoquer l'explosion sous l'influence
DE SEAHAM ET DE PENYGRAIG.
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d'un coup de mine, il y a longtemps que la plupart des houil-
lères du bassin du Nord et même de l'Angleterre auraient dû sauter.
Bien que tout le monde ait admis finalement que les poussières ont joué un certain rôle dans cet accident, tout à fait insignifiant suivant les uns, capital pour les autres, il est une chose qui frappe et que le professeur Abel a lui-même relevée dans la déposition qu'il a faite après avoir visité la mine, c'est le peu de traces qu'aurait laissé la combustion des poussières. On n'a pas trouvé dans un seul point de ces dépôts de coke devenus pour ainsi dire classiques aujourd'hui. Faudrait-il admettre que la combustion des poussières a été si complète, par suite des volumes et de la vitesse de l'air, qu'il n'est resté que des suies ou des cendres qui auraient disparu, intimement mêlées ultérieurement à des poussières non entamées par la chaleur ? Il y a là une idée que M. W. Galloway a laissé entrevoir au cours de ses recherches. Mais elle reste aussi dans le domaine des hypothèses plus ou moins gratuites.
A la suite de toutes ces discussions portées devant lui,
on trouve finalement que le jury a été très sagement inspiré
et a résumé les débats non sans une pointe en disant dans son verdict « que les ou-
d'humour,
vriers, sur la mort desquels il était consulté, avaient péri par une explosion, mais qu'il se trouvait incapable de dire où cette explosion avait eu lieu n.
Si minutieuse et si soignée, à certains égards, qu'ait été l'enquête, il est toutefois un côté de la question fort important, à notre point de vue, qui, volontairement ou non, a été laissé de côté par tout le monde ; nous voulons parler de l'aménagement général de la mine et de la disposition d'ensemble des travaux. On a bien discuté la question de savoir si la mine n'était pas trop étendue, si un puits placé à l'extrémité du district de Maudlin n'aurait pas permis aux ouvriers de ce quartier de se sauver. On a justement répondu