Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
Page : Image 134
Révision de 9 févr. 2015 12:28:45, edited by Anonymes
Q4 2,
EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES
le coup de mine. Il aurait suffi, a soutenu M. W. Galloway, que cette accumulation fut de 25o litres seulement pour que la catastrophe survînt telle qu'elle a eu lieu. Sous l'influence de cette explosion originelle, en effet, il se serait produit un choc ou une vibration de l'air qui aurait mis en
suspension dans toute la mine un nuage de poussières fines et sèches, constituant avec un air un peu grisouteux un mélange inflammable dans lequel se serait ultérieurement propagée la flamme de l'explosion originelle.
Ainsi, d'après la théorie de M. W. Galloway, trois périodes : explosion d'une masse relativement très-faible de grisou ; 2 ° soulèvement des poussières ; 5° propagation de la flamme dans le milieu poussiéreux.
A l'appui de cette théorie M. Galloway fait notamment remarquer que les flammes se sont répandues dans toute
la mine puisque des ouvriers ont été brûlés au voisinage même des deux puits, et il invoque les constatations faites sur la position des cadavres trouvés agenouillés. C'est évidemment pour échapper à la suffocation par les poussières, pense M. Galloway, qu'ils se sont mis la figure
à terre, dans leurs mains, et ce n'est qu'ultérieurement qu'ils ont été brûlés puisque c'est le derrière seul de la tête qui a été atteint.
Ces explications ne paraissent pas avoir trouvé grand crédit auprès des divers ingénieurs des compagnies voisines ou des inspecteurs du gouvernement qui ont apporté leur concours à l'enquête. Beaucoup ne se sont même pas occupés des poussières ; ceux qui ont admis qu'elles ont joué un rôle, que la présence des croûtes de coke ne permet
pas, en effet, de nier absolument, ne le considèrent que comme plus ou moins secondaire. Pour tout le monde, sauf M. Galloway, l'accident pa-
rait dû à une inflammation de grisou en quantité bien autrement considérable que celle admise par cet ingénieur.
Et, en vérité, on n'a pour ainsi dire que l'embarras du
DE SEAHAM ET DE PENYGRAM
245
choix entre plusieurs hypothèses, toutes également plausibles, pour expliquer la formation, dans te haut de ce longwatt montant, d'un mélange explosif ou inflammable con-
'ales, l'inspecteur du gouvernement à la résidence
sid1111..abMle.
de Cardiff, a simplement supposé qu'il y avait eu ce que l'on
nomme en Angleterre un sudden oulburst, sorte de dégagement instantané qu'il admet n'être pas rare dans les couches--à charbons à vapeur de ce district, surtout dans des exploitations nouvelles : ce dégagement se serait produit avec l'Un des éboulements constatés aux- environs de l'avancement de Turberville. C'est, on le voit, la répétition d'une théorie commode, assez à la mode chez les exploitants an,
glais, mais qui malheureusement échappe à toute discussion, sérieuse en cas de catastrophe générale. M. Hall., inspecteur du gouvernement àliVerpool, envoyé pour aider son collègue dans l'enquête, et M. Becs, inspecteur adjoint du district, ont fait observer qu'il était établi quM., y avait eu affaissement du toit dans cette région avant
l'accident, affaissement généralement accompagné, dans les exploitations par long-wall d'un dégagement de grisou, et qu'il y avait eu, en outre, des- éboulements qui avaient dû ralentir raérage dans ce quartier.. Toutes ces causes pourraient parfaitement expliquer que l'atmosphère d'un quartier-aéré par te retour d'air dé tout un district grisouteux Mt devenu explosible, alors surtout que ce quartier formait un point haut dans la mine avec changement de sens du courant d'air. Quant à la cause- de l'inflammation, toujours secondaire
d'ailleurs en pareille occurence, on sait- qu'on a dû: tirer
un coup de mine en x, vers le point le plus haut ; en outre, on ne se servait que de lampes Clanny dans des courants dont la vitesse pouvait être assez grande. Si' l'On veut bien réfléchir k. l'ensemble de ces circon-
stances, si l'on observe de plus que l'aérage de tous ces