Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES
quartiers reposait sur des portes en toiles; que, l'inflammation première une fois produite, tout le grisou contenu dans les vides et les vieux travaux a dû se répandre dans la mine,
il semble qu'il y a là plus de motifs qu'il n'en faut pour expliquer l'explosion tout aussi rationnellement que par la théorie de M. Galloway. Sans doute on a fait observer que lorsque l'on est revenu pour la première fois après l'explosion dans ce quartier, avec un aérage assez médiocre dans la mine, on n'y a pas trouvé de gaz ; rien d'éton-
nant à cela pour le grisou qui pouvait se trouver dans les vides ou les anciens travaux, car on ne saurait imaginer une chasse plus énergique qu'une explosion générale pour l'en faire disparaître. Au reste, lorsqu'il est descendu, le premier de tous, dans la mine, par le puits de retour d'air, quelques heures seulement après l'explosion, M. Galloway a constaté que le retour d'air général devait tenir 4 p. Io° de grisou à un moment où l'aérage naturel ne devait faire passer dans la mine que 12.000 mè-
tres cubes environ, ce qui prouve que le grisou était encore fort abondant.
Il semble résulter de toutes ces consi. déradons que s'il n'est pas .permis de dire que l'accident a été positivement la conséquence de la manière dont les travaux étaient disposés et conduits, il est tout au moins Observations.
permis de supposer qu'elle a pu y contribuer dans une part plus ou moins large. Évidemment mener une exploitation très active dans une couche grisouteuse tout nouvellement ouverte, établir tous les chantiers sur un même
courant d'air avec des aérages partout en culs-de-sac, présentant des points hauts avec changement de sens du courant d'air, ce sont tout autant de conditions que notre commission du grisou a justement signalées comme dangereuses, et qui le deviennent encore bien plus quand, dans une pareille exploitation, on tire à la poudre et on se sert
DE SEAHAM ET DE PENYGRAIG.
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de lampes qui ne donnent qu'une sécurité assez précaire. A Penygraig, comme à Seaham, on retrouve donc, dans les conditions d'aménagement et d'exploitation, des causes qui expliquent sinon l'accident lui-même, du moins l'étendue qu'il a eue. Mais ici et là ces causes sont de nature différente et les conséquences par suite n'ont pas été les mêmes. A Seaham, c'est le rapprochement des puits et l'extension donnée à l'exploitation qui avait conduit à cette complication de l'appareil d'aérage, à cette multiplicité de portes et de crossings dont la stabilité insuffisante a dû étendre les effets de l'explosion. A Penygraig, l'éloigneMent des puits a conduit à une distribution d'air par circuit unique beaucoup trop simple.
En ce qui concerne plus spécialement la question des poussières, le rapprochement de ces deux accidents ne laisse pas de conduire à un résultat assez étrange, tout au moins en apparence. Avec la très grande difficulté d'expliquer la présence d'une quantité de grisou suffisante dans le rayon d'action de l'explosion de Seaham, on était tout naturellement porté à invoquer une intervention importante, peutêtre même unique, des poussières d'autant plus qu'on avait
à faire là à des charbons gazeux. Mais on ne peut arriver à faire concorder d'une façon satisfaisante les faits observés dans la mine avec ceux résultant des expériences actuellement. connues. A Penygraig, au contraire, où abondaient les traces matérielles d'une inflammation des
le grisou pouvait être en assez grande abondance pour expliquer à peu de chose près par ses seuls effets l'amplitude de la catastrophe ici d'ailleurs il s'agit poussières,
de charbons fort peu gazeux.
Finalement il est permis de trouver que ces deux accidents, malgré les recher:les spéciales auxquelles ils ont donné lieu et les théorie.3 qu'ils ont fait éclore, n'apportent aucun document bien positif sur le rôle réel des poussières dans les explosions des houillères.