Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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304 ÉTUDE SUR L'APPLICATION DE LA liENTILATION ARTIFICIELLE
L'insuffisance des moyens de ventilation artificielle est par conséquent évidente ; cependant les deux dispositionss que nous venons de décrire doivent être appréciées bien différemment l'une de l'autre. L'injection de l'air comprimé n'a pas pour but de ventiler le tunnel ni même d'en améliorer sensiblement l'atmosphère ; le rendement précité des compresseurs est trop
inférieur aux besoins pour que tel puisse être l'objet en
A L'AÉRAGE DU TUNNEL DU MONT CENIS.
Il ne serait pas difficile de calculer la valeur de cette force vive ; supposons par exemple que par un des robinets d'échappement d'air comprimé sorte 1 kilog d'air à 5 atmosphères absolues, et que l'échappement se fasse dans un milieu à la pression atmosphérique de on',76o de mercure et à la température de 00 (pour simplifier les calculs). La vitesse maxima d'échappement sera
vue ; cette disposition a uniquement pour objet d'offrir aux ouvriers, menacés d'asphyxie et accablés par la chaleur, des
sources d'air pur qui, par le fait de l'expansion de l'air comprimé à sa sortie des robinets d'échappement, est aussi relativement froid.
Examiné de ce point de vue l'injection de l'air comprimé est une mesure salutaire. Par contre, le système d'aspiration adopté à l'autre embouchure du tunnel ne saurait être justifié d'aucune façon.
3o5
v= où
poids d'un mètre cube de mercure = 13.596 kilog.. d -= poids d'un mètre cube d'air à o° à 5 atmosphères,
D
=5
nous aurons donc
= 354 mètres et V' = 125.444,
et la demi-force vive d'un kilog. de cet air sera Inconvénients graves des moyens actuellement employés.
Pour peu qu'on veuille tenir compte des lois qui pré-
sident au mouvement de l'air dans les galeries
souter-
raines, on s'apercevra tout de suite que les moyens actuels de purification artificielle de l'air dérangent considérablement
l'aérage du tunnel et le rendent plus difficile. En effet, les jets d'air comprimé qui sortent des 12 robinets placés dans les 1 2 chambres de refuge sont autant de points
vers lesquels l'air du tunnel est attiré sur une certaine longueur linéaire de la galerie. Cet effet a lieu par suite de la force vive que possèdent ces jets d'air comprimé, laquelle entraîne l'air ambiant en contact avec ces jets, tandis que les molécules d'air voisines de celles entraînées remplacent
celfes-ci et ainsi de suite jusqu'à ce que l'effet de ladift force vive se perde après avoir ainsi créé des courants d'air qui convergent vers les jets et les accompagnent jusqu'il, ce que l'expansion de l'air injecté soit épuisée.
kilog. 19,62
(554)2
-= 6.592 kilogrammètres.
Il est certain que les jets d'air ne sont pas des moyens économiques pour produire des courants, toutes les expériences deventilation des galeriespar ce moyen ayant donné des résultats très peu satisfaisants (*). En effet en conservant
l'exemple choisi, la force vive d'un jet d'air dans lesdites conditions ne représenterait que les 0,1198 du travail dé-
pensé pour le produire; cependant il est de toute évidence, comme nous venons de le démontrer, qu'en théorie
comme en pratique les jets d'air comprimé produisent des courants qui se meuvent dans le même sens que ces jets il est donc absolument certain qu'aux 12 points d'échap-
pement d'air comprimé dans le tunnel il y a autant de centres vers lesquels convergent des courants d'air parDevillez, Ventilation cles mines. Tome XX, 1881.
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