Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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5o8 ÉTUDE SUR L'APPLICATION DE LA VENTILATION ARTIFICIELLE
nous ajoutons le nombre de tous les locaux artificiellement créés, 12 par le fait des jets d'air, 7 par le fait de l'aspiration, nous aurons 19 sièges de courants locaux le long du
tunnel, sans compter les courants secondaires créés par l'effet du refroidissement local de l'air autour des 12 jets. Point n'est besoin d'ailleurs de démontrer que l'aspirafion la plus forte aura lieu par la première ouverture, celle qui est la plus proche de l'orifice nord du tunnel ; en ce point il y aura un fort courant convergent vers l'orifice d'aspiration, lequel opposera une résistance notable à la sortie du tunnel ou à son entrée, suivant ',que le courant sera dirigé dans un sens ou dans l'autre, de même qu'un cours d'eau qui coule perpendiculairement à son affluent s'opposera au libre déversement des eaux de celui-ci.
Quant à la disposition consécutive des 7 orifices elle n'exerce en réalité qu'une influence nuisible peu appréciable, du moins en ce qui concerne les orifices plus éloignés, attendu que, en tenant compte des sections relatives de ces orifices et de la conduite et de la vitesse avec laquelle l'air doit entrer par les premiers orifices, bien peu d'air sera aspiré par les derniers, l'air aspiré par les premiers suffisant pour alimenter la conduite. Il résulte, par conséquent, de ce que nous avons exposé que les mesures adoptées pour remédier partiellement à l'insuffisance de la ventilation du grand tunnel des Alpes ne suffisent nullement pour créer une ventilation artificielle.,
tandis qu'elles dérangent considérablement la ventilation naturelle. Solution du problème de l'aérage artificiel du tunnel.
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Ayant décrit les difficultés qui s'opposent à l'aérage naturel du tunnel du mont Cenis et indiqué l'importance des causes qui en vicient l'atmosphère, nous allons exposer com-
ment on pourrait résoudre le problème de la ventilation artificielle du tunnel.
A L'AÉRAGE DU TUNWEL DU DONT CENIS.
Nous observerons avant tout que l'injection de l'air
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primé et l'aspiration de l'air par des conduites installées dans le tunnel ne peuvent en aucune manière constituer
une solution du problème, Pour le résoudre il faut chercher à rendre les conditions du tunnel identiques à celle d'une mine. La solution serait
la suivante
Fermer une des extrémités du tunnel avec une porte mobile, ouvrir dans le flanc du tunnel à peu de distance de cette porte, une conduite de large section, et appliquer sur cette conduite un ventilateur aspirant d'un modèle quel-
conque .
Au lieu du ventilateur on pourrait établir dans cette con.
duite un foyer avec cheminée, en tenant toujours d'ailleurs fermé l'orifice normal du tunnel par une porte
mobile.:
La préférence à donner au ventilateur sur le foyer nous paraît évidente, et nous ne voudrions pas compliquer ce mémoire en le démontrant, attendu que la solution du problème ne réside pas dans la nature de l'agent qui créerait le mouvement de l'air, mais dans la fermeture d'une des bouches du tunnel et dans le fait qu'on forcerait tout l'air de la galerie à sortir par la conduite dont l'appareil de ventilation occuperait l'extrémité. La fermeture d'une des entrées du tunnel au moyen d'une porte ou d'un clapet mobile tournant autour d'axes soit verticaux, soit horizontaux, ne présente aucune difficulté. A une distance convenable de cette fermeture mobile, On établirait des signaux d'arrêt, et en même temps que le train s'arrêterait les portes s'ouvriraient il est, du reste, très facile d'imaginer des dispositions qui permettraient l'ouverture et la fermeture de ces portes, de sorte que leur existence ne présenterait pas plus d'inconvénient que l'établissement d'une station de plus sur la ligne. Il est évident qu'on devrait aussi fermer toutes les fenêtres qui s'ouvrent à ciel ouvert sur le flanc de la galerie du