Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
Page : Image 180
Révision de 13 févr. 2015 22:37:08, edited by Anonymes
334
DE LA COMPOSITION ET DE LA TEMPÉRATURE
DES GAZ DES HAUTS-FOURNEAUX.
335
gnent quelquefois 2500 entre les deux courants gazeux, il faut qu'une réaction chimique intervienne, pour produire soit, d'un côté, une élévation de température, soit, de l'autre,
ner, tend à rendre ces grands appareils moins économiques que ceux de capacité plus faible.
un abaissement. La réaction suivante explique la différence de composition des gaz, mais elle n'explique pas
faible,
parfaitement la différence de température. Par le chargement, le coke tend à s'accumuler le long des parois, et les gaz tendent surtout à suivre ces parois. L'acide carbonique du courant gazeux rencontrant du carbone solide à une température suffisante, se transforme en partie en oxyde de carbone CO2+ C = 2C0;
mais cette réaction se produit avec absorption de chaleur. La partie centrale étant plus tassée, la vitesse des gaz y est moins grande ; par suite ils y sont plus refroidis, et peuvent s'échapper sans se transformer.
En somme, la réaction qui se produit le long des parois conduit à une consommation de combustible plus grande. Quant au fourneau n° de Monceau, qui donne pour la composition des gaz un résultat inverse de celui que nous avons constaté sur les autres fourneaux, il faut admettre que la consommation de carbone solide est plus faible le long des parois. La marche de ce fourneau est du reste très économique
et sa consommation de coke est souvent inférieure à kilog. en allure de fonte à minettes. Il y a tout lieu de supposer que les hauts-fourneaux de très grande capacité (au delà de 35o mètres cubes), ayant 1.000
une surface de parois relativement grande pour leur production, donnent lieu, dans une plus forte proportion, à la réduction par le charbon solide, et en somme cette circons-
tance, ajoutée à celles qui ont été indiquées par M. Gra-
a
Toutefois, pour des lits de fusion d'un rendement très la capacité intérieure doit être relativement plus grande que pour un lit de fusion riche. Lorsque les parois de la cuve d'un haut-fourneau s'usent,
il tend à s'y former des excavations, qui se remplissent surtout de coke, dont une partie est alors brûlée par l'acide carbonique. La consommation de coke peut ainsi augmenter dans de grandes proportions. A ce sujet, nous rappellerons que, pendant les deux premières années de sa marche, le fourneau n° s de Marchiennes
ne consommait en moyenne que 961 kilog. de coke par tonne de font
blanche, soit environ 846 kilog. de carbone ;
tandis que la troisième année, avec la chemise déjà fortement endommagée, les autres conditions restant les mêmes, la consommation de coke s'est élevée à 1. o8o kilog., soit environ 95o kilog. de carbone.
La chemise a dû subir une forte réparation en marche,
et la consommation s'est finalement arrêtée à environ 1.15o kilog. de coke. La cuve n'avait plus alors de forme régulière. Ainsi, par le fait de changement de forme et de dimensions de la cuve, la consommation est montée de
961 à
I .
3o
Providence (Marchionnes), août 1881.