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NOTE SUR LES HAUTS-FOURNEAUX BELGES

colonne inerte que le vent ne pénètre pas, ce qui réduit le volume utile au maximum que je viens de rappeler. Ces

minerais mal préparés entraînent de fréquents dérangements à leur arrivée dans la région de fusion.

Cette impossibilité du vent à atteindre l'axe des fourneaux trop larges m'amène au deuxième des éléments importants des hauts-fourneaux, la pression du vent. On a cru longtemps (voyez Karsten, etc.), que la pression du vent devait croître et décroître avec la densité du combustible. C'est une erreur ; car, pour brûler du coke dans un cubilot, un ventilateur suffit, et l'anthracite la plus dense

brûle même sans peine par simple tirage sur une grille, ou dans un four à chaux, pourvu que l'épaisseur de la couche incandescente soit proportionnée à la densité du combustible. En un mot, la pression du vent dépend uniquement de la résistance qu'il s'agit de vaincre ; il faut

qu'elle soit assez forte pour que l'air atteigne partout, d'une façon égale, la masse combustible, ou plutôt que la vitesse du vent soit assez grande pour que la combustion se fasse autant que possible dans la région de l'axe, afin de ménager les parois. On fond les parois de l'ouvrage dès que la pression est trop faible. Pour un même combustible et un même minerai il faut doubler la pression lorsque la hauteur du four est double, et, à hauteur égale, elle doit croître aussi avec la largeur, sinon le vent ne pénètre plus jusqu'à l'axe ; de là la nécessité de proportionner la largeur à la hauteur et d'éviter les formes trapues. Enfin, dans un four de dimensions don-

nées, la pression du vent devra aussi s'élever avec la compacité et l'état de compression de la charge ; elle devra être d'autant plus forte que le minerai et le combustible sont plus menus et plus sujets à se tasser sous leur propre poids. Il faut donc une pression de vent d'autant plus forte, ou des hauts-fourneaux d'autant moins

élevés, que le coke ou le charbon de bois seront plus

A L'OCCASION DU MÉMOIRE DE M. JAUMAIN.

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friables, ou l'anthracite plus sujette à décrépiter sous l'action du feu.

Si j'insiste sur ce point c'est que trop souvent on s'imagine encore que la pression du vent doit .varier uniquement avec la densité du combustible à brûler. Le combustible brûlera toujours, même dans le cas de pressions très faibles, mais la combustion se fera uniquement au voisinage des parois ; le centre restera inerte. Dans le cas de minerais ordinaires, peu riches et terreux, comme la minette du Luxembourg, et surtout dans le cas d'une allure plutôt acide que basique, pour fonte blanche, le mal se traduit au reste plutôt par un simple surcroît de consommation que par une rapide corrosion des parois. La colonne centrale descend comme le reste ; seulement le minerai, non réduit par l'oxyde de carbone dans la région supérieure, arrive presque intact aux étalages et s'y réduit alors dans la région de fusion, avec combustion de charbon solide, sous l'influence de l'acide carbonique ; c'est la cause de la forte consommation des fourneaux qui sont trapus et à faible pression de vent. Or, bien certainement, dans plusieurs des fours belges, dont nous nous occupons, la pression du vent est en général trop faible.

cet inconvénient s'en joint un autre, lorsque les minerais sont riches, fusibles et manganésifères, et sur-

tout lorsque, pour avoir des fontes grises non sulfureuses, on les traite avec excès de calcaire à très haute température. Les faibles pressions, qui rapprochent la zone

de fusion des parois, opèrent alors leur rapide corrosion. L'ouvrage s'élargit, la fonte et les laitiers se font jour au voisinage des tuyères ; il faut souvent arrêter quelques heures pour refaire les parois dégradées. Ainsi, à Beaucaire, où l'on traite des minerais manganésifères, les parois de l'ouvrage se percent, malgré d'abondantes aspersions d'eau, dès que la pression du vent tombe au.dessous de om,i 8o, et à Schwechat, près de Vienne, en Au-