Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)
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BULLETIN.
BULLETIN.
FE.-S.-E., mais sa pente n'est pas éloignée de la verticale. Dans cette position, il aurait pour mur les marnes noires oxfordiennes et pour toit des calschistes de couleur moins foncée et de consistance plus ferme ; la différence d'aspect des calschistes et des marnes résulte peut-être de ce que ceux-là seraient métamorphiques, mais il est plus probable qu'ils appartiennent déjà au lias relevé par la fracture. Ces calschistes sont le premier terme de la série qui plonge vers l'est. Le filon de sulfate de strontiane forme la zone du toit de l'amas gypseux, et il s'établit entre les deux un passage graduel; près de la surface, le gypse est transformé en tuf empâtant de gros fragments anguleux de célestine inaltérée. L'ensemble de l'amas et du filon contraste vivement par sa couleur jaunâtre clair avec la couleur foncée des calschistes et surtout des marnes d'encaissement.
20 Par sa fusibilité plus grande que celle de la barytine, moindre que celle du sulfate de chaux ;
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30 Par sa solubilité dans une perle de soude au chalumeau, la chaux restant insoluble ; Li° Par la couleur de sa flamme; la barytine donne une flamme vert livide, l'anhydrite une flamme rouge ponceau, bien différente
de la flamme de la strontiane, qui est rouge carmin, et qui est plus étalée.
La roche de Condorcet ne tient pas de trace de baryte, mais
Des efflorescences de sulfate de magnésie et de chlorure de sodium
l'essai au chalumeau indique qudlquefois un peu de chaux. On a vu plus haut que le sulfate de strontiane contenait souvent des mouches isolées de galène et plus souvent encore de blende laminaire, mais on n'y rencontre ni pyrite, ni quartz. Les calschistes qui forment l'éponte Est du filon sont traversés par un grand nombre de veines et de petits filons transversaux
recouvrent souvent cet amas et les marnes noires. Dans le lit du ravin et sur les deux berges, le filon de sulfate de strontiane se présente en roche massive de 5 mètres d'épaisseur.
blende. L'injection se manifeste jusqu'à 2.0. à 3oo mètres de distance du filon principal. Ces veines présentent des druses de cal-
Cette roche a une texture laminaire, fi bro-lamellaire ou fibreuse ; sur les parois des fissures ou dans les petits vides que la texture cristalline détermine clans la masse, le sulfate de strontiane se présentetrès
longs cristaux de célestine, aplatis dans le sens du clivage facile, soit des houppes soyeuses de la même substance.
souvent en cristaux nets, rarement transparents, ou bien en fibre soyeuses. La roche est tantôt pure et alors d'un très beau blanc à peine azuré; tantôt mêlée de lamelles de sidérose ou de dolomie et de parties marneuses, et alors elle est gris roussâtre veiné de blanc et d'un aspect qui rappelle l'anhydrite des Alpes. La densité est
de 3,991, quand on opère sur la matière pure réduite en petits grains de la grosseur du chenevis, et de 3,519 quand on opère sur de plus gros fragments, toujours plus ou moins parsemés de petites géodes cristallines. Le sulfate de strontiane blanc et pur est abondant et sa couleur est plus pure que celle des plus beaux échantillons de sulfate de
baryte. Par ce caractère il remplacerait avantageusement cette dernière substance dans divers mélanges industriels, dans la céramique, dans les papeteries, et il est peu de filons barytiques qui puissent fournir une plus grande production que le gîte de Condorcet.
On a pu aisément confondre la roche de ce gîte avec de la barytine, et elle pourrait encore être prise pour de l'anhydrite, Elle diffère de ces deux substances
Par sa densité; celle de l'anhydrite est de 2,93, celle de la barytin'e de tl,60 ;
formés de célestine et de calcaire cristallin avec veinules de caire en scalenoèdres aigus, sur lesquels sont couchés soit de Dans les joints de fissure des calschistes ou à la surface des fragments, on observe souvent des enduits minces d'une substance blanc azuré, à éclat cireux et d'un aspect opalin qui produit un bel effet quand les enduits sont mouillés par la pluie ; ces enduits que j'avais d'abord pris pour de rallophane, me paraissent aujourd'hui n'être que de la célestine dissoute par les eaux de la surface et déposée ensuite par évaporation. Enfin, dans les marnes noires oxfordiennes, on rencontre beau-
coup de boules marneuses de 0'0.5 à0-,20 de diamètre, dont la surface est étoilée par des veines de sulfate de strontiane traversant la masse; quand on rompt ces boules, on trouve toujours dans
l'intérieur une belle géode tapissée d'une fine épaisseur de sidérose rouge de cuivre, sur laquelle sont groupés des scalénoèdres aigus de calcaire et quelques rares, très petits et très éclatants cristaux de quartz; au-dessus des cristaux de calcaire s'élèvent en divergeant de jolis faisceaux de célestine fibreuse, qui forme le principal remplissage de la géode.
Jusqu'ici la célestine a été regardée comme ne faisant jamais partie du remplissage des filons, mais comme une substance accidentelle des terrains stratifiés, spécialement des terrains tertiaires. Ainsi la mine de soufre des Tapets, près d'Apt,