Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DANS LES ACCIDENTS DE MINES. 12
DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE DOUILLE
est nécessairement bien inférieur à celui qu'a occupé la flamme. En calculant la dilatation des gaz correspondant à.
une température de r.000 degrés seulement, on trouve, qu'une flamme de 25 mètres de longueur suppose une inflammation du mélange sur une longueur de 5 mètres seu.-
lement. Cette longueur est peu supérieure à celle que doivent parcourir les gaz enflammés de la poudre. Puits Sainte-Marie des mines de Blanzy (Saône-et-Loire) (7 février 1871) (*).
Deux ouvriers travaillaient à creuser une cheminée à l'extrémité d'une traverse de 6 .mètres de longueur. Ils étaient arrivés à la profondeur de firn7o. Un coup de mine ayant
raté, ils le débourrèrent et mirent une seconde charge. Le coup débourra. On entendit deux explosions successives
et les ouvriers qui étaient à 8.- de l'ouverture de la cheminée furent brûlés. L'un d'eux mourut quelques jours après des suites de ses blessures. Après l'explosion on trouva des croûtes de coke boursoufflées sur les bois de la traverse et de la galerie principale jusqu'à 12m de l'orifice de la cheminée. On n'a jamais vu de grisou en ce point ni avant, ni après l'accident, et au commencement du poste le maître mineur avait constaté l'absence du gaz. L'orifice de la cheminée était à du courant d'air principal et la ventilation se produisait sur cette longueur par simple diffusion; cette che-
minée devait d'autre part aller percer dans de vieux travaux où l'on craignait de rencontrer beaucoup de gaz. Un sondage de 1",5o était poussé en avant, il n'avait pas encore percé et on l'avait bouché avec un tampon en bois qui était resté en place après l'accident; il n'avait donc pu sortir de gaz de ce côLé. Néanmoins il faut dire que (*) Bulletin de l'industrie minérale, loc. cit. Desbief et Chansselle.
Rapport de
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les couches du puits Sainte-Marie sont grisouteuses ; des accidents importants s'y sont produits à différentes reprises. Le charbon fournit beaucoup de gaz à la distillation et donne des poussières facilement inflammables. Il devait y en avoir une couche épaisse déposée sur tous les cadres de la cheminée. Aucune visite ne paraît avoir été faite immédiatement avant l'allumage du coup de mine ; le maître mineur en avait
seulement fait une avant le commencement du poste. L'absence du gaz avait d'ailleurs été constatée, comme
,d'habitude, à la lampe ; il pouvait donc y en avoir en tout temps de 2 à 4 p. 100, et cette proportion n'aurait même eu rien d'étonnant dans une couche de houille grisouteuse. L'absence de grisou n'est donc pas démontrée d'une façon certaine, et il est possible que l'on se trouve en présence d'un simple accident de grisou. Puits Saint-Camille, à la Péronnière (Rive-de-Gier) (6 juillet 1871) M.
Deux ouvriers travaillant à un dépilage avaient pratiqué un ITOU de mine à .1 mètre de hauteur et l'avaient chargé de 6 cartouches contenant ensemble 200 à 220 grammes de poudre. Ils se retirèrent à 10 mètres de distance dans une direction opposée à celle du coup de mine. Celui-ci dé-
bourra et les deux hommes furent légèrement brûlés. Après l'accident on observa quelques croûtes de coke. On n'a jamais vu de grisou dans ce quartier ni avant ni après l'accident. Et comme on était à la fin d'un dépilage il est à peu près certain que le massif de houille ne devait
plus dégager de gaz, quand même cela aurait eu lieu à
(*) Bulletin de l'industrie nzinérale, loc. cit.