Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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rière de la toile. Une fausse manoeuvre amena ce résultat; le feu remonta jusqu'à l'extrémité de la caisse et les gaz allumés continuèrent à sortir à travers la toile métallique. Cette toile métallique, au contact d'un gaz en ignition se renouvelant rapidement, fut complètement fondue,
vaux situés entre les niveaux 200 et 165 et l'on créa un nouvel étage d'exploitation entre les niveaux 229 et 259. Au niveau 259 on avait déjà enlevé une première tranche
il n'en resta plus trace. A l'autre extrémité, la feuille de
qu'à déhouiller un petit prisme au mur de la couche. Un
papier, au contact du même gaz en ignition, mais immobile, fut seulement roussie. Cette discussion semble montrer d'une façon bien probable que dans la descenderie on a eu affaire à une explo-
sion de grisou qui a pu ensuite soulever et faire brûler ou distiller une certaine quantité de poussières. Dans le quartier nord l'intervention du grisou n'est pas aussi bien démontrée ; elle est du moins tellement vraisemblable et les preuves de l'intervention exclusive des poussières font si complètement défaut qu'il n'y a pas lieu de chercher une explication différente pour les deux centres principaux de l'accident. Il pouvait ne pas y avoir là de grisou avant l'accident ; mais la commotion produite par
l'explosion de la descenderie a été largement suffisante pour jeter dans les travaux une partie des gaz renfermés dans les vieux travaux où il y en avait certainement, comme l'avait montré l'ouverture d'un chantier dans la 9' tranche au milieu d'anciens éboulements. Il ne faut pas oublier non plus que l'on n'a pas trouvé de croûtes de coke dans la galerie de niveau 200, que la flamme a suivie dans toute
sa longueur pour aller de la descenderie au quartier
nord.
horizontale dans la région nord et on commençait à attaquer la deuxième tranche. Il ne restait dans la première tranche
seul ouvrier travaillait en ce point dans un cul-de-sac. situé à 25 mètres du courant d'air ; il alluma un coup de mine
malgré la défense qui lui en avait été faite. Aussitôt une forte explosion se produisit qui fut immédiatement suivie d'une seconde. Le feu parcourut toute la galerie de niveau tuant 41 ouvriers et n'en épargnant que 8. On ne trouva après l'accident que des traces de coke sur les boisages. Le point de départ de l'explosion se trouve, comme pour la précédente, au voisinage de la faille de l'Est. En ce point
la couche est très disloquée et avait donné pendant le traçage et même pendant le dépilage de fréquents dégagements de grisou; aussi le tirage à la poudre avait-il été interdit. Mais le jour de l'accident on n'avait vu nulle part de
gaz ; une visite avait été faite au chantier où le coup de mine fut tiré une demi-heure avant l'accident. Après le coup de feu on constata quelques traces de grisou dans les vides
qui surmontaient le boisage.
Cependant un chef de
poste échappé à la catastrophe dit avoir vu la flamme passer
au-dessus de sa tête, caractère bien connu de la flamme du grisou. La mine était poussiéreuse, mais le sol des galeries avait
été arrosé la nuit précédente.
L'absence de croûtes de coke, la présence du grisou
Puits Cinq-Sous, à Blanzy (Saône-et-Loire) (8 novembre 1872) (*).
A la suite de l'accident précédent, on abandonna les tra(*) Pièces annexes de la commission du grisou, T. II. de M. Delafond.
Rapport
après l'accident et la flamme se montrant au toit indiquent bien nettement que l'on est en présence d'un accident de
grisou. On a soutenu la thèse que si les croûtes de coke démontrent l'influence des poussières, leur absence est plus concluante encore, car elle montre que les poussières ont