Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE DOUILLE
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dégagement de grisou, qu'il y avait eu en outre des éboulements qui avaient dû ralentir l'aérage dans ce « quartier. Toutes ces causes pourraient parfaitement expliquer que l'atmosphère d'un quartier aéré par le retour d'air de tout un district grisouteux fût devenu explosible, alors surtout que ce quartier formait un point haut
dans la mine avec changement de sens du courant d'air.
« Quant à la cause de l'inflammation, toujours secondaire en pareille occurrence, on sait qu'on a tiré un coup de mine vers le point le plus haut ; en outre on ne se servait que de lampes Clanny dans des courants dont la vitesse pouvait être assez grande. « Si l'on veut bien réfléchir à l'ensemble de ces circonstances, si l'on observe de plus que l'aérage de tous ces
quartiers reposait sur des portes en toile, que l'inflammation première une fois produite, tout le grisou
DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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l'on ne voit pas le grisou. Avant un accident on voit la poussière dans toute la mine ; pendant l'accident on voit la fumée provenant de sa distillation sortir par les puits et après on trouve les croûtes de coke collées sur les bois. De petites quantités de poussières brûlées suffisent
pour produire des apparences frappantes qui ne peuvent échapper à personne. Le grisou, au contraire, échappe en temps normal facilement aux recherches ; les ouvriers qui l'ont vu brûler dans l'accident ne sont plus là en généra.. pour en témoigner et, après l'accident, il ne laisse plus guère de traces visibles. Nous insisterons un peu sur ces considérations, car c'est là qu'il faut chercher la cause de toutes les idées, exagérées à notre avis, qui ont été émises sur le rôle des poussières.
Les preuves que l'on donne pour montrer l'influence
des vides et des vieux travaux a dû se répandre dans la
des poussières se réduisent généralement à deux : i° absence du grisou avant un accident ; 2° existence de croûtes
mine, il semble qu'il y a là plus de motifs qu'il n'en faut pour expliquer l'explosion tout aussi rationnelle-
bantes.
ment que par la théorie des poussières de M. Galloway. »
Coutelusioni. La discussion précédente montre qu'aucun accident de quelque importance ne peut être attribué non seulement d'une façon certaine, mais même d'une façon vraisemblable aux poussières. L'impossibilité que la poussière occasionne de grands accidents est encore prouvée par le fait que les minesde lignite, généralement très poussiéreuses, en même temps peu grisouteuses, et dont les poussières sont extrême-
ment inflammables, n'ont été jusqu'ici le théâtre d'aucun grand accident de ce genre. La facilité avec laquelle on attribue les accidents de grisou aux poussières tient à ce qu'on les voit, tandis que
de coke après. Ces preuves ne sont pas du tout proL'absence de grisou avant un accident est impossible démontrer. Le procédé employé partout et le seul connu jusqu'à présent pour reconnaître la présence du gaz, l'inspection de la flamme de la lampe, est assez grossier. Il ne permet guère de reconnaître la présence de quantités de gaz inférieures à 3 p. 100, et dans la pratique les mineurs, qui sont en général assez mal exercés à ce genre d'observation, ne savent pas reconnaître une quantité de gaz inférieure à 4 p. loo. Or
une proportion de 6,5 p. ion suffit pour former un mélange explosif. Il n'y a donc qu'un écart très faible entre le point où l'on commence à soupçonner la présence du grisou et celui où il devient dangereux. Bien des causes peuvent rapidement porter la proportion de gaz de 4p. loce à 6,5 p. 100, soit en augmentant le volume du gaz, soit en diminuant celui de l'air. Les causes qui peuvent modifier l'aérage et diminuer la