Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
détail sur les expériences faites avec de l'air pur et se contente de dire que les résultats ont été beaucoup plus faibles qu'avec une petite quantité de gaz. Les expériences ont été faites dans une galerie rectangulaire en bois de con,35 de côté et de 2/1 mètres de longueur. L'une des extrémités pouvait être mise en communication soit avec le retour d'air de la mine, soit avec un petit ventilateur actionné par une turbine à vapeur. Près de cette extrémité était placé sur la galerie un cylindre en tôle vertical de orn,151 de capacité destiné à simuler une cloche au toit. On le remplissait d'un mélange explosif à 10 p. loo de grisou que l'on allumait avec un exploseur électrique. Quand il n'y avait pas de poussière de houille dans la galerie la flamme du grisou atteignait dans sa partie visible une longueur de 2",5o. En réalité, la longueur de la partie chaude, quoique invisible, de la flamme a dû être bien plus grande. La température de combustion du grisou dans l'air est, d'après nos expériences, de 2.000 degrés environ. En partant de ce chiffre pour calculer le volume de
la flamme on trouve qu'elle devait remplir la galerie sur une longueur de 8 mètres. Quand la galerie contenait des poussières répandues sur le sol et sur des boisages en planchettes et qu'elle était remplie avec l'air du puits de sortie, la flamme de l'explosion la parcourait sur toute sa longueur et sortait encore au dehors. En allongeant un peu la galerie, il arrivait que la flamme ne parcourait plus que la moitié ou les deux tiers de ce qu'elle avait parcouru primitivement. Dans une autre expérience, avec une galerie étanche de 18 mètres de longueur,la flamme ne parcourut plus que 9 à 12 mètres. Les résultats étaient meilleurs quand les caisses
en bois avaient des joints ouverts à la jonction des planches dont elles étaient formées: En répétant ces expériences avec de l'air pur on observa une grande différence dans la force de l'explosion ains
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que dans la distance que la flamme parcourait dans la galerie.
La conclusion la plus nette à tirer de ces expériences est que la combustion des poussières allumées par un coup de grisou ne se propage- pas indéfiniment, ce qui est conforme aux résultats des expériences faites avec la poudre. La longueur maxima de flamme obtenue paraît avoir été
d'une trentaine de mètres; pourtant la description des expériences est très sommaire, et l'on ne ne sait pas si la caisse avait sa longueur maxima de 24 mètres dans les expériences où la flamme est sortie. Mais dans presque toutes les expériences la flamme n'a pas dépassé 15 mètres, c'est-à-dire le double de la longueur que devait avoir la flamme du grisou. Il n'y aurait donc que les poussières en suspension dans la flamme même du gaz qui seraient intervenues dans le phénomène. On peut chercher à comparer ces résultats avec ceux
qu'on a obtenus dans les expériences sur les coups de
mines. Mais il n'y a pas eu d'expériences faites, dans une galerie de section réduite, avec des charges de poudre comparables au volume de gaz. Un volume gazeux de Ome,131 correspond en effet à 5oo grammes de poudre environ et les plus fortes charges employées dans ces expériences ont été de 5o grammes, c'est-à-dire dix fois moindres ; il aurait fallu, pour pouvoir comparer les résultats, employer 15 litres seulement du mélange gazeux. En essayant d'établir une proportion par le calcul et prenant pour point de départ les expériences de MM. Hall et Clark faites dans une galerie de 2m4,80 de section, on trouve qu'il aurait fallu employer 5mc,25 de mélange gazeux pour obtenir une flamme de grisou de la même longueur, donnant vraisemblablement par suite une flamme de poussière égale à celle des expériences, c'est-à-dire d'une trentaine de mètres. Ces 5me,25 correspondraient à to kilog. de poudre environ. Or, dans ces expériences, avec i kilog. de poudre,