Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
I)ANS LES ACCIDENTS DE MINES.
tact de la flamme, entourait celle-ci d'une grande auréole bleue. On introduisait alors les poussières, soit par la partie supérieure en les laissant tomber à travers la flamme du bec de gaz, soit par la partie inférieure. Dans ce dernier cas on en emplissait le fond du tube de manière à couvrir l'orifice d'un tube très étroit par lequel arrivait le gaz. La vitesse du courant gazeux soulevait la poussière et produisait dans le gros tube des remous qui maintenaient cette poussière en suspension. Dans le cas où la poussière arrivait par la partie inférieure, il ne se produisit jamais aucun phénomène particulier; la flamme ne redescendait pas dans le gros tube;
une certaine mesure, servir à expliquer le fait découvert M. Abel. Un pain de magnésie des pharmaciens, tel qu'on le trouve dans le commerce, fut calciné et transformé en magnésie caustique. Le morceau, chauffé au rouge, fut exposé à un courant d'un mélange gazeux non combustible par lui-même. La combueion du gaz se produisit cependant à l'intérieur du morceau, qui resta rouge, pendant tout le temps qu'il fut soumis à l'action du courant gazeux, comme on pouvait s'en rendre compte à travers quelques
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il n' y avait, comme précédemment, inflammation du mélange
qu'au contact de la flamme. Quant au contraire les poussières tombaient par la partie supérieure, elles étaient portées à l'incandescence en traversant la flamme, et restaient
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crevasses.
Cette action des substances poreuses peut s'expliquer assez facilement par les considérations suivantes. Pour qu'un mélange gazeux soit combustible, il est nécessaire que la température de combustion en soit au moins égale à la
versait le tube dans sa largeur comme les poussières, niais
température d'inflammation, mais dans la plupart des cas cette condition n'est pas suffisante. Imaginons, en effet, une tranche gazeuse infiniment mince qui n'a pas encore brûlé et qui se trouve en contact avec une tranche d'une épaisseur finie qui vient de brûler. Il tend à s'établir un équilibre de température qui amènera la tranche non brû-
sansjamais en remplir toute la section. Quand on chauffait les
lée au plus à la température des parties brûlées. Pour
poussières dans un creuset de platine avant de les projeter
incandescentes pendant toute la durée de leur descente dans
le tube; les petits paquets quelles formaient en tombant s'entouraient d'une légère flamme bleue très pâle, qui tra-
dans le tube, l'effet était bien plus intense encore, et le
qu'elle s'enflamme à son tour il est donc nécessaire que sa température d'inflammation ne soit pas supérieure à.
tube entier se remplissait de flammes.
celle de la combustion des parties brûlées. Mais le transport
On obtenait ces résultats avec des proportions de gaz comprises entre celles qui correspondraient à des proportions de 5 à 6 p. 100 de grisou. Ces résultats confirment ceux qui ont été obtenus par M. Abel. Des poussières extrêmement fines, portées au rouge par une flamme, peuvent provoquer par leur contact l'inflammation de mélanges pauvres en grisou; mais il faut ajouter que la flamme ainsi produite ne se propage pas dans un semblable mélange en dehors des trajectoires
de chaleur de la partie brûlée à cette tranche non brûlée
décrites par les particules incandescentes.
rature ordinaire, il soit combustible. C'est, en effet, ce que l'expérience vérifie. Nous avons trouvé que la température
Nous avons fait l'expérience suivante, qui peut, dans
et la combustion même de cette nouvelle tranche sont deux
phénomènes qui exigent un temps fini. Avant qu'ils ne soient entièrement accomplis, la tranche considérée aura en général rayonné elle-même de la chaleur vers les parties froides, elle n'atteindra donc jamais la température des parties brûlées. 11 faut ainsi que la température de combustion d'un mélange gazeux soit notablement supérieure à celle d'inflammation pour que, pris à la tempé-