Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE 9° au rouge par une flamme quelconque ; elles le seront donc
quand elles se trouveront au milieu d'une explosion de grisou. On peut seulement dire que l'aggravation du danger
causée par les poussières sera d'autant plus forte que celles-ci seront plus gazeuses. La première précaution, qui s'indique d'elle-même, est d'employer une méthode d'exploitation produisant et laissant le moins de poussières possible. Il faudra éviter les transbordements, les traînages par panier et surtout la descente du charbon par des cheminées, faire arriver autant que possible la mine jusqu'au chantier. On devra de plus remblayer avec soin pour enterrer les poussières dont la production pendant l'abatage est impossible à prévenir. La méthode générale d'exploitation devra. être combinée de façon à réduire au minimum le volume des espaces li-
DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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tels que le voisinage des puits, les bifurcations d'aérage, les communications reliant deux ou plusieurs quartiers. Le second moyen auquel on peut songer pour combattre les poussières et le seul qui ait été systématiquement appliquéjusqu'ici est l'arrosage. On pourra certainement en obtenir de bons résultats en employant des quantités d'eau suffisantes. Le rôle de cet arrosage pour empêcher le soulèvement des poussières est d'ailleurs assez complexe et
est utile d'en analyser de près le mécanisme pour se rendre compte des conditions dans lesquelles il doit être il
employé.
L'eau en s'évaporant dans l'air le rend plus humide et
bres non remblayés, voies de roulage, de traçage, d'aérage, chantiers, etc.
cette humidité paraît s'opposer à la mise en suspension des poussières très fines dans l'air en repos. On sait que dans les temps humides l'atmosphère est beaucoup plus transparente par suite du dépôt d'une partie notable des poussières solides qu'elles l'enferme habituellement en suspen-
Il est néanmoins complètement impossible d'éviter l'ac-
sion, mais les quantités de poussières qui se soulèvent
cumulation des poussières dans les chantiers et sur les
ainsi dans un air en repos sont des infiniment petits absolument négligeables dans le cas qui nous occupe ici. A ce point de vue, le rôle de l'eau est sans importance, et son emploi n'aurait aucune raison d'être. L'eau peut encore agir sur les poussières en les mouillant complètement ; elle les retient alors collées par capillarité et s'oppose d'une façon absolue à leur soulèvement, même sous l'action de courants d'air violents. Dans ces conditions, l'emploi de l'eau serait un préservatif excellent contre le danger des poussières. Mais pour arriver à
voies de roulages. Dans les chantiers qui se déplacent tous
les jours il est impossible de prendre des mesures d'ensemble contre les poussières; il serait aussi difficile de les y
supprimer que d'y empêcher les dégagements du grisou. Sur les voies de roulage, la précaution la plus efficace et aussi la plus facile à réaliser serait un balayage renouvelé à des intervalles de temps périodiques, tous les deux mois par exemple. Cette poussière serait emportée au jour ou jetée dans les remblais. Nous rappellerons que la poussière soulevée par le balayage est seulement gênante, mais n'est pas une cause de danger. On pourrait, du reste, éviter ce faible inconvénient en faisant précéder le balayage
d'un léger arrosage. Si l'on trouvait cette précaution trop compliquée pour l'étendre à toutes les voies de roulage, ou pourrait se borner aux points qui présentent une importance capitale pour la sécurité générale de toute la mine,
maintenir toutes les poussières d'une mine humides, il faudrait de telles quantités d'eau pour remplacer celle qui enlevée par l'évaporation que pratiquement il serait difficile d'obtenir ce résultat. Prenons par exemple une mine où il passe Ao mètres
cubes d'air par seconde ou 3./loo.000 mètres cubes en vingt-quatre heures. Chaque mètre cube d'air saturé à